TITRE : Apocalypse
Auteur : Valérie
émail : valeriec2@wanadoo.fr
Catégorie : MSR PG 13
Résumé : La fin du monde.
Disclaimer : Les personnages de M et S nappartiennent
quà la Fox et quà Chris Carter. Ne me poursuivez
pas.
Feedbacks : appréciés. -:))
NOTE IMPORTANTE : la fin de mon histoire est largement
inspirée dune partie de fic américaine écrite par Dasha
K : Blinded by white light.
émail : dashak@aol.com
PROLOGUE
Le souffle brûlant de lexplosion emporta tout sur son
passage. La plaine souvrit en deux, le sol se déchira et
une immense fleur de métal et de lumière émergea des
décombres, éblouissante et impérieuse. Dans les villes
proches, le sol trembla et les immeubles seffondrèrent
sous londe de choc, et les habitants hébétés se mirent
à errer dans les décombres. Petit à petit, ils découvrirent
à travers leurs yeux brûlés la ruine de leur civilisation,
avant de seffondrer, terrassés par lasphyxie et les
radiations.
Les rares survivants se terrèrent dans les ruines brûlantes, et
de leur lente agonie monta un murmure de souffrance.
*************
La chambre du motel était sombre et chaude. Scully séveilla en sursaut, les sens en alerte, les yeux encore plein de sommeil. Elle tata le creux des draps et sourit en pensant aux heures passées. Ils avaient fait lamour pendant des heures, et son odeur emplissait encore les draps froissés. Elle sétait habituée à se réveiller sans lui à ses côtés, il navait pas perdu ses habitudes de partir avant laube pour un jogging matinal, malgré sa présence près de lui. Un bruit inhabituel lavait réveillé et elle sortit du lit, les membres lourds, pour se glisser sous la douche. Leau brûlante lenveloppa avec volupté et elle se laissa aller à rêver pendant quelques instants. Leau devint rapidement froide et elle sortit en grelottant, pour senvelopper dans une serviette moelleuse.
Il était presque huit heures lorsque elle regarda sa montre, un peu inquiète de ne pas le voir revenir. Leur avion était dans quelques heures, et ils devaient être à Washington pour rendre compte à Skinner de leur dernière mission. Elle soupira en finissant de remplir son sac de voyage et sursauta en entendant à nouveau le bruit sourd qui lavait réveillé quelques heures auparavant. Le sol trembla légèrement sous ses pieds et elle sassit par terre, le coeur battant, avant se relever, les jambes légèrement tremblantes. La porte souvrit et les rayons du soleil matinal se glissèrent dans la chambre. Mulder se tenait devant la porte, lair hagard, le visage luisant de sueur, ses yeux sombres reflétant une peur irraisonnée.
- Mulder ? Tu vas bien ?
Il savança de quelques pas et lui tendit des mains tremblantes.
- Prends nos affaires, Scully. Il faut partir. Vite.
Sa voix était à peine audible et elle comprit lurgence de son ordre. Ils rassemblèrent à la hâte leurs affaires et il lentraîna vers le parking où la voiture de location les attendait. Sans un mot, il fonça vers la route encore déserte, à lopposé de laéroport. Elle lui lança des regards interrogatifs avant que ses yeux ne se portent sur lhorizon.
A perte de vue, des disques de métal éblouissants remplissaient le ciel pur.
- Mulder ???
- Ce sont Eux, Scully. Ils arrivent. Ils sont là.
*********************
Ils roulaient pendant des heures, évitant les villes, ne sarrêtant que pour refaire le plein dessence. Partout où ils passaient, la débâcle était totale. Plus de communications. Pratiquement plus délectricité. Les gens affolés se précipitaient sur la route, emportant leurs biens les plus précieux. Cela ressemblait aux images de la guerre en Europe. Ils avaient du repousser les assauts de personnes hystériques qui voulaient prendre leur voiture. Mulder ne disait rien. Les yeux rivés sur lhorizon, sa respiration plus en plus difficile, il roulait, sans un mot, vers le Nord. Scully prit le volant à la tombée de la nuit pour éviter quil ne sendorme en roulant. Son état inquiétait la jeune femme. Il était dehors pendant lexplosion et elle ne savait pas à quoi il avait été exposé.
Ils sarrêtèrent enfin, après une journée entière sur la route. Leurs corps épuisés avaient besoin de repos. Le motel était désert, et ils enfoncèrent la porte dune chambre avant de seffondrer sur le grand lit. Les larmes que Scully avaient retenues pendant des heures coulèrent enfin librement sur ses joues.
- Chut, Scully... Chut... Je sais que tu as peur pour ta mère, pour tes frères... Mais nous ne pouvons rien pour eux.
- Jespère quils ont pu senfuir... Quest ce que nous allons faire, Mulder ?
- Il faut quon aille vers le Nord, Scully. Vers le froid. ILS ne supportent pas le froid. Nous serons en sécurité au Nord.
Il avait prononcé ces mots dans un souffle. Sa poitrine se soulevait rapidement, et il semblait à Scully quil était sur le point de sévanouir. Elle même se sentait faible, sa tête tournait et une sueur malsaine couvrait sa peau.
- Laisse moi texaminer, Mulder. Déshabille toi.
Il se laissa faire sans un mot, et Scully découvrit avec tristesse sa peau marbrée de bleu, si sensible quil gémit lorsque elle approcha sa main.
- Quest ce que cest, Scully ?
Elle le regarda au fond des yeux, incapable de lui fournir des réponses précises.
- Je ne sais pas, Mulder. Je crois seulement que cela a affecté ton système respiratoire. Tu as de la fièvre, il faut que tu te reposes. Je vais essayer de trouver à manger.A bout de forces, il sallongea sous les couvertures, grelottant. Elle lui sourit faiblement et posa un baiser léger sur ses lèvres avant de quitter la pièce.
***********************
Le ciel matinal était rouge lorsque ils sortirent de la chambre. Ils avaient peu dormi, malgré la fatigue, écoutant les soubresauts de la Terre, tremblant de peur. Ils sétaient réfugiés lun contre lautre, trop angoissés pour faire lamour, cherchant seulement à se réconforter et à oublier lhorreur qui les attendait au dehors.
La fièvre de Mulder nétait pas tombée et Scully dut laider à monter dans la voiture. Il se laissa aller contre le siège, tentant de contrôler la nausée qui ne le quittait pas depuis quil sétait réveillé ce matin, couvert de sueur, le corps en feu. Quelques kilomètres après leur départ, il fit signe à Scully de stopper le véhicule et il eut juste le temps douvrir la portière avant de vomir douloureusement sur le bas côté de la route. Scully le regarda rejeter dans la terre humide une substance noire, et ses yeux se remplirent de larmes alors quil se laissait glisser à terre, sans force.
Ils reprirent leur chemin quelques minutes plus tard, traversant dautres villes désertes, où seuls les chiens hurlaient sur leur passage. Lair se fit plus frais, ils se munirent de vêtements chauds dans un magasin abandonné, emportèrent le maximum déquipement de survie que leur voiture pouvait contenir.
Leur état général se détériorait dheure en heure, et alors quils faisaient une pause pour shydrater et tenter de manger une ration de survie sur le côté de la route, Mulder fut prit de convulsions violentes. Scully se précipita sur lui pour lui éviter de se blesser. Le regard perdu, il émergea de sa stupeur et plongea ses yeux dans ceux de sa compagne. Il y lut un désespoir qui le glaça.
- Laisse moi, Scully. Je ne fais que te retarder. Tu dois partir vers le Nord, vers le froid. Tu peux y arriver.
- Mulder, il nest pas question que je te laisse, tu entends. Nous irons jusquau bout, tous les deux. Tous les deux.
Elle le prit dans ses bras et le berça doucement. Il était chaud contre elle, elle glissa sa main dans ses cheveux souples et doux, et il se laissa aller à la douceur de leur étreinte. Ils se murmurèrent des mots dapaisement, des mots damour et de réconfort.
*******************
Leur voiture avait rendu lâme deux jours plus tôt. Ils avaient atteint les limites de leur force, ils nétaient plus en état daller plus loin. Ils sétaient réfugiés dans un chalet perdu dans les Rocheuses, dominant la plaine. Ils passaient la plupart de leur temps à dormir, blottis lun contre lautre pour combattre le froid qui les enveloppait.
Elle séveilla en toussant. Elle sortit de son sac de couchage, enfila ses boots et se dirigea vers la cheminée pour tenter de ranimer le feu que Mulder avait allumé la veille. Elle posa sur la grille une casserole deau pour le thé et son esprit sévada vers le confort de sa cuisine à Washington. Elle secoua la tête. Inutile de penser à cette époque révolue.
Elle avala en grimaçant une grosse gorgée de sirop quelle avait pu trouver dans une pharmacie pillée. Cétait plus pour le moral quautre chose. Elle savait parfaitement que ce à quoi ils avaient été exposés était fatal, ils avaient vu tant de gens agoniser sur la route.
Après avoir bu une tasse de thé, elle sortit et son regard se perdit à lhorizon. Les vaisseaux avaient disparu dans le ciel, mais les attaques avaient laissé la Terre en feu. Partout où elle posait les yeux, elle voyait au loin les ruines de la civilisation.
Un bruit derrière elle la fit sursauter. Sa main se porta instinctivement à son côté, la main sur son arme. Elle sourit bravement en voyant Mulder. Il paraissait épuisé, le visage pale ombré par une barbe naissante qui lui donnait un air de pirate. Elle aurait adoré son allure dans dautres circonstances. Il se plia en deux en toussant puis sassit près delle sur le sol froid.
- A quoi tu penses ?
- Tout ça... Pourquoi n ont ILS pas fini ce quils avaient commencé ?
- Je nai aucune réponse.
Scully fut à nouveau secoué par une toux agressive qui lui déchira la poitrine.
- Nous allons mourir, Mulder.
- Non...
Son ton était désespéré.
- Mulder. Tu as vu comme moi ces gens mourir. Ce ne sera quune question de temps.
- Non... On ne peut pas finir comme ça...
Scully prit son arme à la main et la regarda intensément.
- Nous pouvons mourir dans la dignité, Mulder. Ils sont morts dans dhorribles souffrances. Tu as vu... tu as entendu leurs cris dagonie... Nous pouvons échapper à cela.
- De quoi parles tu, Scully ?
Elle lui présenta larme comme un cadeau précieux.
La main de Mulder prit la sienne et il déposa larme sur
le sol.
- Non...
Sa voix portait limmensité de son désespoir et il se mit à tousser violemment.
Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes alors quelle le soutenait dans son effort désespéré pour reprendre son souffle.
- Je pourrais pas supporter de te voir mourir ainsi, Mulder. Et je ne supporterais pas que tu me vois mourir...
La voix de Mulder se fit suppliante et il lentoura de ses bras.
- Pas aujourdhui, Scully. Je ten prie. Il nest encore temps. Je ten prie, Scully. Encore un jour... une nuit...
Elle se blottit contre lui, retenant ses sanglots. Il la serra plus fort encore dans ses bras et lui murmura :
- Je veux voir encore un matin avec toi, Scully...
Des matins... Ils en avaient eu quelques uns. Certains hâtifs, alors quils essayaient de ne pas se mettre en regard pour le travail, dautres où ils sétaient réveillés ensemble dans une chambre de motel alors quils étaient sur une affaire, dérogeant aux règles du Bureau, rusant pour ne pas quon les voit sortir ensemble de la même chambre. Et puis dautres matins, beaucoup plus rares, où ils avaient pris le temps de prendre un café au lit, dans son appartement ou celui de Mulder, de faire lamour alors que les premiers rayons de soleil sinfiltraient dans la pièce emplie de lodeur de leur amour.
- Allez viens, rentrons à lintérieur.
Elle sentit son corps grelotter contre elle, et se leva en lui tendant la main pour quil se redresse. Il était plus faible quelle, plus affecté par le mystérieux mal qui terrassait lHumanité. Il toussa en se tenant les côtes, déchiré par la douleur. Ils marchèrent lentement jusquau chalet, puis lentement, frissonnant, se déshabillèrent lun lautre, tentant doublier que cétait peut être la dernière fois. Ils navaient pas fait lamour depuis que leur monde avait disparu, trop anxieux, trop angoissés par le désastre général.
Ils firent lamour doucement, péniblement, sinterrompant pour tousser presque à lunisson, essuyant la substance noirâtre qui suintait de leurs bouches desséchées.
- Je taime. Je taime. Jetaimejetaimejetaime...
La voix rauque de Mulder parvenait aux oreilles de Scully comme un chant.
Elle létouffa de baisers, savourant la douceur de sa peau soyeuse, se nourrissant de lodeur brute de son corps. Extenués, ils restèrent lun contre lautre, mêlant leur respiration haletante.
- Jai tellement de regrets...
- Non, Mulder... Moi je ne regrette rien. Jai été plus heureuse avec toi que pendant toute ma vie sans toi.
- Jaurais voulu te donner plus... Javais pensé que nous pourrions peut être enfin commencer une vie normale, toi et moi... Nous aurions pu nous aimer comme deux êtres comme les autres.
- Nous ne sommes pas comme les autres, Mulder. Tu nes pas comme les autres.
Elle lui sourit, de ce sourire quelle ne réservait quà lui puis laissa son visage contre sa poitrine fiévreuse.
- Ce que nous avons eu ma suffi...
Il ferma les yeux de douleur en lentendant parler deux au passé.
- Jaurais voulu tépouser, Scully...
- Je sais, Mulder. Et je nai jamais pensé à passer ma vie avec un autre homme que toi...
Ils navaient jamais prononcé ces mots. Ils navaient jamais exprimé leurs sentiments de façon aussi claire. Ce nétait simplement pas leur façon à eux dexprimer leur amour. Mais cétait le moment ou jamais, à la veille de la destruction de leur monde.
Il la prit dans ses bras et leurs regards se mêlèrent.
- Tu veux mépouser, Scully ?
Elle lui sourit alors que ses yeux clairs se remplissaient de larmes de bonheur et de tristesse. Son regard était plein despoir et de douleur réunis. Son front toucha le sien.
- Oui, Mulder. Jaccepte dêtre ton épouse. De te chérir jusquà la fin...
Ils restèrent allongés la journée entière, frissonnants, fiévreux, partageant leur amour, leurs souvenirs et leurs regrets. La voix de Mulder se fit plus rauque et elle comprit quil sombrait dans le sommeil. Elle lui caressa les cheveux doucement.
- Dors, mon amour. Je taime.
Il ferma les yeux mais ne sendormit pas immédiatement.
- Je voudrais tellement croire... quil y a une vie après la mort...
- Je crois assez pour nous deux.
- Ce serait si réconfortant de savoir que nous pourrions rester éternellement ensemble, après...
- Mulder, nous serons ensemble... Toujours.
Sa voix lui parvint, étouffée par le sommeil et lépuisement.
- Je veux y croire...
- Jy crois, moi.
- Scully ?
- Hum ?
- Tu veux bien chanter pour moi ?
Elle sourit, se remémorant la nuit quils avaient passé dans les bois de Floride, lui dans ses bras, blessé, elle se souvint de la bouffée de tendresse quelle avait eu pour cet homme, son ami, si attachant, si vulnérable, alors quil se blottissait contre elle.
Elle se mit à chanter, doucement, dune voix mélodieuse, un psaume qui lui apportait toujours beaucoup de paix. Au troisième couplet, il dormait dans ses bras, le visage serein. Elle resta longtemps éveillée, apaisée, presque sereine, avant que le sommeil ne lemporte.
******************
Le son strident dun appareil supersonique les réveilla en même temps. En un instant, ils couvrirent leurs corps nus et sortirent dehors. La nuit était rouge, le ciel illuminé déclairs aveuglants. La lune était rousse dans le ciel pourpre.
- Mon Dieu, ILS reviennent...
Ils distinguèrent dans le ciel de feu un énorme vaisseau, accompagné dautres engins plus petits.
Mulder prit sa main et la serra fort. Ils se regardèrent, ils savaient que cétait la fin. Le ciel sembrasa de lumière.Ils avaient toujours su quils mourraient ensemble. Lun sans lautre, ils ne pouvaient pas survivre. La Terre se mit à trembler sous leurs pieds et Scully regarda son amant.
Nous serons ensemble dans une prochaine vie.
Je CROIS.
Quelque chose dénorme empli le ciel, tellement immense quil semblait le remplir entièrement.
- Regarde le ciel, Scully. Cest magnifique.
En dépit de sa peur, il ne pouvait se résoudre à ne pas céder
à son enthousiaste curiosité.
- Cest beau, répondit Scully dans un souffle.
Serre ma main, Mulder.
Cest la fin.
Serre moi fort.
Ils se regardèrent lespace dun instant, et se dirent adieu avec leurs yeux.
Nous serrons ensemble dans une autre vie, Mulder.
Dans une lumière aveuglante, la Terre senflamma.Ils
neurent pas le temps de fermer leurs paupières.
FIN