cellulen9


Titre : Cellule n°9
Auteur : Valérie
Spoiler : La vérité.
Résumé : Vous vous demandez peut être comment
Mulder a-t’il fait pour craquer aussi
rapidement dans la prison militaire ? Voici
mon explication.

Catégorie : MT (+++) NC17. 3ème personne POV.

Disclaimer : Le personnage de Mulder appartient à Chris Carter et
à la Fox. Je ne fais que l’emprunter.


***********

Je suis un marine. Un soldat. Je n’avais jusque là jamais eu
à en avoir honte. Jusqu’à ce jour où j’ai compris que
la cruauté n’avait pas de limite, où je me suis rendu compte
que je n’étais peut être pas fait pour ce job.

**********

Jour 1

Les rumeurs vont vite. J’ai appris qu’on nous amenait un
terroriste, un type qui avait pénétré illégalement dans un
centre stratégique de défense et avait tué l’un des nôtres.
J’imaginais un barbu islamique ou quelque chose de ce genre.
J’ai été étonné en voyant arriver un américain pur race.
Je suis affecté à sa garde. Il a été placé en isolement
dès son arrivée dans une cellule sans commodité ni fenêtre.
J’ai eu à peine le temps de le voir avant que le sergent
Devlin ne le foute au trou mais j’ai pu constater que l’homme
avait du lui donner du fil à retordre. Devlin semblait furieux
contre lui et m’a demandé expressément de ne pas le laisser
dormir. Toutes les heures, j’ai donc appuyé sur l’interrupteur
qui diffuse une lumière crue dans la cellule et actionné la sirène
d’alarme un très court instant, jusque le temps pour que l’homme
se réveille en sursaut.

La privation de sommeil est une méthode efficace pour
briser les prisonniers. C’est une des premières choses que l’on apprend.
C’est la première fois que je la mets en pratique.

Au bout des huit premières heures, Devlin me fait signe d’ouvrir
la porte de la cellule n°9. J’entre derrière lui, le corps en alerte.
Pas de quoi s’inquiéter. Fox Mulder - c’est son nom - est assis par
terre, le dos contre le mur. Ses yeux sont rougis par le manque de
sommeil.

Devlin s’approche de lui, la matraque à la main.

“ A quoi tu penses ?”

Son ton est menaçant.

Mulder lui répond après un instant d’hésitation, comme s’il cherchait
ses mots.

“ A trouver un moyen pour sortir de ce trou “.

Ce n’est manifestement pas la réponse que Devlin attend. Il le
frappe violemment à l’estomac et Mulder se tord aussitôt de
douleur sur le sol. Nous nous dirigeons vers la porte de la cellule
et Devlin me lance d’un ton sec.

“ Interdiction de dormir ! “

Mulder est toujours à terre, grimaçant de douleur.

Je laisse ma place à un autre marine, qui reprend la garde
pour la nuit, avec les mêmes instructions.

**********

Jour 2

La nuit a été courte. Je reprends ma garde à six heures, et
peu de temps après, Devlin arrive, un petit sourire aux lèvres.

“ On va s’amuser un peu avec ce fils de pute.”

Je lui ouvre la porte et il se dirige vers Mulder. Il est à la
même place qu’hier, à croire qu’il n’a pas bougé depuis la veille.
Une barbe naissante sur les joues, il nous regarde entrer,
impassible. Devlin lui réitère sa question.

“ A quoi tu penses ?”

“ A mon fils. Et sa mère.”

Sa voix est éraillée, sans doute par la soif. Il n’a été
autorisé ni à manger, ni à boire depuis hier.

“ Mauvaise réponse !”

Devlin frappe le mur derrière lui et aussitôt après lui
coince la matraque sous la gorge. Mulder essaye de se
défendre et les deux hommes luttent un moment. Je suis
prêt à intervenir mais Devlin prend le dessus et bientôt
Mulder s’affaiblit et cesse de lutter. Quand Devlin le
relâche, il porte sa main à son cou, sa poitrine se soulevant
convulsivement. Son regard haineux nous suit quand nous
sortons de la pièce.

Je reprends mon poste et mes tâches fastidieuses. Au bout
de quelques heures, je constate que même la lumière et le
bruit ont mal à le sortir de la torpeur qui semble l’envahir. Il ne sursaute qu’à peine quand la sirène retentit et se
cache faiblement les yeux pour se protéger de l’intrusion
lumineuse.

Je fais part de mes remarques à mon sergent et il hoche la
tête, avant de me libérer pour la nuit.

********
Jour 3

Quand nous pénétrons dans la cellule le lendemain, une odeur
de pisse nous assaille. Le prisonnier est obligé de se soulager
dans un trou à même le sol, ajoutant à la cruauté de son
traitement une certaine dose d’humiliation. On lui a apporté
un peu d’eau et une soupe immonde tard dans la soirée. Le verre
et le bol traînent à côté de lui, vides.

Il est allongé sur le sol aujourd’hui, recroquevillé sur lui même. La température a chuté cette nuit et il commence à faire froid
dans la pièce. Quand il perçoit la lumière à travers ses paupières
gonflées, il sursaute faiblement.

“ J’ai dit interdit de dormir !”

Devlin lui assène un coup de pied rageur dans la poitrine. Mulder
gémit doucement, mais quand Devlin s’approche de lui pour lui
poser la question, il lui crache au visage.

Je n’aimerai pas être à sa place, là, tout de suite.

Devlin s’essuie lentement les yeux et les lèvres d’un revers de manche,
sans un mot. Mulder est toujours allongé sur le dos, et le
regarde fièrement. Le sergent me fait signe de lui maintenir
les épaules au sol. Je m’exécute sans un mot et me place à la
tête de Mulder. Il ne se débat pas tout de suite. C’est seulement
quand Devlin lui ôte ses vêtements qu’il commence à réagir, tout
en nous lançant des obscénités. Quelques instants plus tard, il est
nu sur le sol froid, ses vêtements déchirés à côté de lui.

“Maintiens le encore un peu. J’ai envie de m’amuser.”

Devlin approche alors la main de ses parties génitales et lui
tord violemment les testicules. Mulder hurle de douleur, avant
de sangloter comme un môme. Nous sortons de la pièce et
avant de fermer la porte, je le vois ramper sur le sol vers un
coin de sa cellule, ses mains crispées contre son bas ventre.

Je commence à trouver que le jeu va un peu trop loin.

**********

Jour 4

Devlin arrive au petit matin avec un jet d’eau à la main. Il
me le tend, et me fait signe d’ouvrir la porte. Il allume la
lumière et nous entrons dans la cellule. Mulder se réveille
en sursaut et tente de cacher sa nudité. Ses yeux sont
injectés de sang mais je peux voir la terreur dans son regard.
Je baisse les yeux, honteux malgré moi de contribuer à ce jeu
cruel. Il se redresse avec peine contre le mur et avec un certain
cran affronte le regard de Devlin.

“ Tu pus mon salaud. On va te rafraîchir un peu.”

Il me fait signe et j’ouvre le jet d’eau. Je le dirige vers
Mulder et je l’arrose d’eau glacée. Il essaye de fuir mais
son corps répond à peine ; il se tourne vers le mur pour
échapper au jet.

“Allez vous faire foutre, bande de salauds !”

Il hurle son désespoir pendant que l’eau glacée
gicle sur son corps dénudé. Devlin m’arrache
le tuyau des mains et le dirige cruellement vers la
tête de Mulder. Il se réfugie dans un coin de la cellule,
et se recroqueville sur lui même, désespéré. Devlin
reste un long moment à l’asperger, puis jette le tuyau
à terre et empoigne Mulder par les cheveux. Il respire
de façon saccadée, choqué, ses dents s’entrechoquant sous
l’effet du froid.

“ A quoi tu penses ?”

Il ne répond pas, grelottant, en état de choc. Devlin le
projette de façon violente contre le mur et du sang
apparaît presque immédiatement. Devlin le relâche et il
s’affaisse par terre, à peine conscient, les pupilles
dilatées.

Nous quittons la pièce.

**********
Jour 5

Je redoute de prendre ma garde. J’ai de plus en plus de mal
à supporter ce que Devlin fait endurer à ce type. J’ai appris
hier soir que c’est un ex agent du FBI et je suis révolté de
participer à cette parodie de justice. Même s’il a tué un
marine, il ne mérite pas cela. Il a droit à un procès, comme
n’importe quel criminel. Mais les ordres sont les ordres, et
je n’ai pas à avoir d’états d’âme.

Après les violences d’hier, je redoute ce que Devlin va
pouvoir imaginer pour le faire parler. J’en viens presque à
espérer qu’il craque, pour que son calvaire cesse enfin. Mais
sa résistance semble sans limite.

Quand j’ouvre la porte de sa cellule au petit matin pour lui
apporter un peu de nourriture et d’eau, il est couché sur le sol,
le corps secoué de tremblements. Ses paupières s’ouvrent
brièvement, et je constate que ses yeux sont vitreux, presque
sans vie.

Je m’approche de lui doucement et il gémit de peur.

“Eh mec, il faut que tu manges un peu.”

Il déglutit avec difficulté et tente de se redresser, sans
y parvenir. Je le prends par les épaules et l’adosse au mur,
avant de lui tendre le bol de soupe brûlante.

Ses mains tremblent tellement qu’il a du mal à ne pas
renverser le liquide sur lui. Il finit par se contrôler
et avale la soupe en un clin d’oeil, avant d’englouttir
le verre d’eau que je lui offre.

“ Merci.”

Sa voix n’est qu’un murmure mais j’y perçois une
réelle gratitude.

“Je vous en prie, aidez moi. Contactez le FBI.
Dana Scully ou Walter Skinner. S’il vous plait.”

Il y a un tel désespoir dans sa voix que je ne peux
faire autrement que hocher la tête, sans un mot.
Je récupère le verre et le bol et je quitte la cellule,
dérouté. Si ce type a réellement tué un soldat, pourquoi
veut-il que je contacte le FBI ?

Je n’ai pas le courage après cela de continuer à le
tourmenter et je laisse la cellule dans le noir le reste
de la journée. Après tout, c’est le jour de congé de
Devlin. Mulder a le droit lui aussi d’avoir un peu de répit.

********

Jour 6

Quand Devlin arrive avec à ses côtés le première classe
Caffrey je sais que les choses vont mal tourner pour le
prisonnier. Il a une sale réputation parmi nous. C’est un
type violent et agressif.

Devlin me regarde droit dans les yeux.

“ Je t’interdis formellement de répéter ce dont tu
vas être témoin aujourd’hui, c’est compris ? Si jamais
tu parles, tu es mort.”

“A vos ordres, sergent.”

Je leur ouvre la porte et nous entrons tous les trois
dans la cellule. Mulder est allongé sur le sol, le visage
contre le mur. Ses côtes saillantes ressortent de façon
douloureuse, sa peau livide est marbrée par le froid. Il ne
réagit pas immédiatement, terrassé par le sommeil. Ce n’est
que quand Devlin attrape ses cheveux sales à pleine main
qu’il se réveille, et ses yeux terrifiés se posent sur moi
dans une muette supplication.

La main toujours fermement ancrée dans ses cheveux, Devlin le
traîne au milieu de la pièce sombre. Mulder tente de se
débattre mais Caffrey l’immobilise. Il le retourne sur le
ventre, et s’assoit sur sa nuque, ses cuisses puissantes
le maintenant au sol. Mulder hurle quand Devlin force
ses genoux à terre en les écartant sauvagement. Je le
vois avec horreur sortir sa matraque et l’enfoncer
brutalement dans le cul de Mulder. Ses hurlements de douleur
résonnent dans la cellule. Du sang coule le long de ses
cuisses. Je ne peux croire que j’assiste à ça. Je serre
les poings convulsivement alors que Devlin répète son acte
odieux encore et encore. Les cris de Mulder se sont mués
en gémissements, puis en sanglots.

Devlin et Caffrey se regardent, complices. Ils savent
qu’ils ont gagné. Quand ils finissent par le relâcher, ils
me sourient, cruellement et Devlin pose un doigt sur
mes lèvres.

“ Tu n’as rien vu.”

Je sors de la cellule en état de choc. Je ne peux pas
croire que je suis le complice de cet acte barbare.
Les jambes tremblantes, je reprends mon poste, essayant
d’ignorer les gémissements de détresse qui me parviennent
à travers la porte de la cellule n°9.

Quand quelques heures plus tard je vois arriver Devlin
au bout du couloir, je prie pour qu’il me relève de mon poste.
Mais il me demande d’ouvrir la porte et s’agenouille près
de Mulder, qui dans un sursaut de terreur se cache le visage
de ses mains.

“ J’ai dit interdit de dormir !”

Mulder hoche la tête, terrorisé d’avoir à subir les violences
de mon sergent.

Il lui donne un coup de pied dans la poitrine et lui pose
la question.

“A quoi tu penses ?”

Mulder répond d’une voix faible et je sais qu’il va enfin
mettre un terme à son calvaire.

“A quoi je devrais penser ?”

“Que tu es coupable. Tu as commis un crime qui mérite d’être
puni. Dis le !”

Devlin lève sa matraque, prêt à le frapper.
“Je suis coupable. J’ai commis un crime qui mérite un
châtiment exemplaire.”

Devlin lui sourit cruellement. Mulder ferme les yeux,
soulagé, tremblant.

Quand je revois Mulder quelques heures plus tard, c’est
pour l’amener aux douches. Il se met à trembler quand son
regard croise celui de Caffrey et de Devlin qui l’attendent. Ils le jettent sous le flux d’eau glacée et frottent son
corps amaigri avec un gant rêche et du savon noir. Sa peau rougit
et des larmes d’humiliation et de douleur se forment dans
ses yeux. Le produit caustique lui brûle les paupières. A peine
conscient, je l’aide à se vêtir avec un uniforme orange de prisonnier
militaire et je le reconduis dans sa cellule.

Ma décision est prise. Avant de le quitter, je
lui murmure à l’oreille les noms qu’il m’a donné hier. Il me regarde, étonné, puis me sourit faiblement.

J’espère simplement que justice sera faite.