Première partie.
Titre : Elle ne maime pas.
Auteur : valérie
Email : valeriec@wanadoo.fr
Avertissement : PG
Catégorie : MSR/ H
Spoiler : aucun.
Disclaimer : Les personnages magnifiques de Mulder et Scully
appartiennent à Chris Carter.
Résumé : Mulder doute des sentiments de Scully envers lui.
Il tenta de réfréner lirrépressible envie
déternuer qui montait. Lâchant une seconde le volant, il
ne put lempêcher. Un énorme éternuement, puis un second,
puis un troisième.
Scully séveilla en sursaut, lair un peu contrarié.
- Pardon. Je tai réveillé.
- Cest pas grave. Est ce que tu vas bien ?
Elle lui posait la question... Navait-elle donc pas
remarqué ce matin à son arrivée au bureau son nez rouge et
gonflé, ses yeux larmoyants et cernés, sa voix enrouée ?
Manifestement pas, puisque elle ne lui avait même pas proposé
de prendre le volant pour aller jusquà laéroport.
Elle ne laimait pas assez pour se rendre compte de son
état.
- Ca va, oui. Juste un gros rhume.
- Tu naurais pas dû accepter cette mission, Mulder. Il ny avait rien durgent. Tu vas contaminer tout le vol avec ton rhume.
- Des tas de gens voyagent avec un rhume, Scully. Il ny a rien dexceptionnel.
Il éternua à nouveau, et la voiture fit une embardée.
- Écoute, tu deviens dangereux. Je vais le prendre le volant. Arrêtes toi.
Il se gara sur le côté et sans un regard pour elle sortit de la voiture et sinstalla du côté passager. Au passage, elle lui posa une main sur lépaule.
- Tu es sûr que ça va aller ? Il nest pas trop tard pour rentrer chez toi.
- Non... Ca va.
Elle laimait. Sa voix était douce et presque inquiète.
Il se blottit dans le siège et ferma les yeux. Il avait
accepté cette mission car ça lui permettait de passer deux
jours avec elle, et ils seraient plus proches lun de
lautre quà Washington. Deux jours, trois heures de
vol, deux déjeuners ensemble, deux dîners, peut être une
soirée devant un bon film... Il savourait déjà ces 48 heures.
Il sentait sa présence près de lui, son parfum léger, ses
petits coups doeil attentifs lorsquil renifflait un
peu trop fort. Elle laimait.
- Scully ?
- Oui ?
Elle lui répondit sans quitter la route des yeux. Il y avait du brouillard et le trafic était plus dense que dhabitude.
- Je taime.
Il avait prononcé ces derniers mots dune voix
tremblante et il espérait quelle mettrait ça sur le
compte du rhume. Il garda les yeux fermés en attendant la
réponse.
Silence.
Navait elle pas entendu ?
- Scully, tu as entendu ce que je tai dit ?
La réponse lui parvint aussitôt, sur un ton qui lui brisa le coeur.
- Oui. Je nai rien à dire là dessus.
La gorge de Mulder se serra, et ce nétait pas seulement à cause du rhume. Il resta silencieux pendant le reste du trajet, atterré par la profondeur de sa bêtise. Pourquoi lui avoir dit ça ? Pourquoi ici et maintenant ?
Ils arrivèrent bientôt à laéroport. Ils
navaient pas échanger une seule parole.Scully descendit
prestement de la voiture, ouvrit le coffre, prit son sac de
voyage et se dirigea vers lascenseur qui montait au
terminal, sans un regard pour Mulder. Il se sentait pitoyable et
terriblement mal à laise. Nallait il pas gâcher
leur amitié avec ses paroles stupides ? Il marcha devant elle,
pour ne pas la voir, pour ne pas voir sa pitié ou sa répulsion,
ou son indifférence. Quelque soit ses sentiments, il ne voulait
pas le savoir. Elle ne laimait pas. Peu importe les
raisons.
Près du guichet, il saperçut quil nentendait plus ses pas derrière lui. Il sarrêta et regarda autour de lui. Elle était un peu plus loin derrière, commandant un jus de fruit et un petit café. Il attendit quelle le rejoigne.
- Je tai pris un jus de fruit, dit elle, et sa voix était telle quil aurait voulu que le sol souvre et quil lengloutisse.
- Merci, dit-il, attribuant sa voix tremblotante à son rhume.
- Tu nas quà tasseoir, je vais faire la queue. Tu as lair prêt à tomber.
Sans répondre, il regarda autour de lui pour trouver un
fauteuil
Il lui tendit son billet. Leurs yeux se rencontrèrent et il dut
détourner les yeux, embarrassé. Les siens étaient plein de
pitié.
- Ici Mulder.
Elle avait le même ton de voix que celui quelle employait avec son ex-chien. Elle lui tendit son sac.
- Bois un peu de jus de fruit. Ca va te faire du bien.
Prenant le sac, il se força à sourire.
- Bien sûr, Scully.
Elle le laissa pour rejoindre la file dattente et il resta avec son gobelet en carton à la main, essayant de se donner une contenance. Elle ne laima pas. Il la regarda et la vit, engageant la conversation avec un beau type à côté delle. Il posa le jus de fruit sur le siège à côté de lui et se leva, séloignant delle, et sarrêta de marcher lorsque il se trouva devant le mur au fond du terminal. Ses pensées retournèrent vers elle, des pensées de désespoir. Il chercha les toilettes. Le miroir lui renvoya son reflet, avec ses yeux rougis. Il senferma dans les toilettes, sappuya contre le mur et ferma les yeux. Il prit une grande inspiration et fut atterré par le sanglot qui sortit lorsque il expira. En colère contre lui même, il prit un bout de papier toilette et moucha son nez qui coulait. Comment avait il pu être si stupide ? Bien sûr quelle ne laimait pas. A quoi avait il pensé ? Cest parce quelle avait été gentille avec lui quelle laimait ? Bon Dieu, quest ce quil lui avait prit ? Scully ne laimerait jamais. Il le réalisait maintenant. Il ladmettait. Elle ne laimait pas. Elle ne laimait pas. Bon Dieu, elle ne laimait pas.
Lorsque Mulder revint sasseoir, Scully lui tendit le gobelet de jus de fruit avec brutalité. Le beau type nétait nulle part aux alentours.
- Tu tes bien baladé ?
Sa voix était furieuse et il la regarda.
- Jétais aux toilettes.
Il fronça le front, confus.
- Tu ne pouvais pas attendre quelques minutes ?
Lintensité de son regard le rendit nerveux. Il regarda ailleurs.
- Non.
- Bon, très bien.
Elle jeta son billet sur ses genoux.
- Quest ce que ça veut dire ?
- Puisque tu as lair si en forme, tu peux faire la queue.
Il chercha ses yeux.
- Mais je pensais que tu allais...
- Tu nétais pas là, Mulder. Tu as beau être un agent du FBI, tu nes pas exempté des procédures dembarquement.
Il se leva, laissant son jus de fruit non entamé, et se dirigea vers la fin de la file dattente. Il y avait juste deux personnes devant lui et en cinq minutes, il avait terminé et revint sasseoir près de sa partenaire.
- Le vol est pratiquement complet, dit il. Nous serons à larrière.
- Je sais.
Il resta silencieux.
- Tu me dois deux dollars.
- Quoi ?
- Pour le jus de fruit que tu nas pas bu. Ca ma coûté deux dollars.
- Oh !
Il sortit son portefeuille et chercha les billets. Avec un instant dhésitation, il sortit un billet de 5 dollars, puis se tourna pour éternuer.
- Excuse moi... Je nai pas de monnaie. Achoo.... Il renifla. Prends ça... Encore un éternuement. Puis un autre.
Il laissa tomber le billet pour chercher un mouchoir, puis senfonça dans le fauteuil, épuisé.
- A tes souhaits.
Scully lui rendit ses 5 dollar et Mulder vit dans ses yeux quelle sexcusait.
- Je suis désolée, Mulder. Tu nas pas vraiment à me rembourser pour le jus de fruit.
Il repoussa le billet.
- Non, non. Tu as raison. Tu as été sympa de penser à me payer un jus de fruit, et je ne lai même pas bu.
Il ferma ses doigts autour du billet.
- Prends le.
Il essaya de sourire.
- Mulder, non.
- Je ten prie, Scully, prends le. Je nai pas la
force de le remettre dans mon
portefeuille.
Il ferma les yeux, de peur de voir la compassion quil naurait pas supporter. Pourquoi laimait il ? Pourquoi ne laimait elle pas ?. Il passa la langue sur ses lèvres. Il détestait respirer par la bouche. Ses lèvres étaient sèches et craquelées. Il déglutit et regretta aussitôt lorsque sa salive arriva dans sa gorge enflammée. Il regrettait de ne pas avoir bu le jus de fruit. Il tâta ses poches, se demandant sil avait pris son baume à lèvres. Et navait il pas des pastilles pour la gorge quelque part ?
Il sendormait presque lorsque il entendit lannonce pour leur vol, si fort quil avait limpression que ça arrivait directement dans ses oreilles.
- Cest à nous, Mulder, dit Scully doucement. Allez, on y va.
Elle se leva et défroissa son pantalon.
Il la laissa partir, puis réalisa quil devait la suivre. Avant quil la rejoigne, plusieurs passagers sétaient glissés entre eux deux. En lattendant, Scully sétait mise sur le côté.
- Le voici, dit elle à lemployée.
Mulder montra son billet, puis leva sa veste pour montrer son arme.
Lemployée lui rendit sa carte dembarquement.
Il marcha jusquà Scully, puis la suivit dans lavion.
- Bon Dieu où étais tu ?, murmura telle alors quils embarquaient à bord. Son ton était furieux.
- Pour lamour de Dieu, Scully, lâche moi un peu !. Jétais juste derrière.
Elle le regarda avec pitié, encore une fois.
Le regard au sol, il séloigna avec désespoir des
premières classes pour senfoncer vers larrière de
lappareil.
- Si ça ne te fait rien, je voudrais bien dormir.
Il avait tourné sa tête juste assez pour quelle lentende.
- Comment te sens tu ?
Sa voix était gentille, tellement attentionnée. Il détestait ça. Il adorait ça.
- Ca va, dit il et fut surpris que son mensonge sonne si bien.
- Mulder...
- Je suis vraiment crevé, Scully.
Ils sassirent chacun dans leur siège, elle soupira. Il était soulagé que son siège fut loin du sien, et une part de lui même voulait quelle soit prêt de lui.
Il souhaitait mourir.
Un cri strident le fit soudain sortir dun profond, merveilleux sommeil. Il se réveilla en sursaut, clignant des yeux sous la lumière abrupte de la cabine.
- Oh, je suis désolée. Je navais pas vu que vous dormiez.
Une jeune femme portant un bébé hurlant lui parlait, et Mulder nétait pas sûr davoir entendu le début de la conversation.
- Hum... Ca va, murmura til, le hurlement assaillant toujours ses oreilles. Que lui arrive... telle ?
La jeune femme sourit.
- Il. Et je ne sais ce qui se passe. Il hurle depuis que nous avons décollé.
Mulder fit un signe de tête. Vétéran de vols en avion, il avait une idée de ce qui pouvait poser problème.
- Nous sommes en vol depuis combien de temps ?
Il navait aucune idée de la longueur de son sommeil.
- A peu près une heure.
- Ce sont sans doute ses oreilles, dit Mulder. Vous lui avez donné un biberon ?
Elle secoua la tête.
- Non, ce nest pas lheure pour lui de manger.
Puis elle réfléchit.
- Oh bien sûr. Ses oreilles.
Elle lui souria.
- Merci beaucoup.
Son regard se tourna sur la couverture qui avait glissé de ses genoux.
- Je suis désolée de vous avoir dérangé et jespère que vous allez aller mieux.
Mulder ne voulait pas savoir à quoi il ressemblait puisque même cette jeune femme inconnue avait noté son état.
Il lui sourit gentiment. Pour la première fois, il remarqua loreiller qui était légèrement descendu sur son épaule et la couverture sur ses genoux. Scully ? Qui dautre dans cet avion aurait pu prendre soin de lui ? Qui dautre prenait soin de lui, de toute façon ? Il essaya de se rendormir, mais il était définitivement réveillé. Il se leva et regarda vers le siège 14.
Sans faire attention à ses chaussures qui avaient été
enlevées (encore un remerciement à Scully), il se dirigea vers
elle. Peut être allait il passer un moment avec elle. Il avait
été désagréable avec elle lorsque ils embarquaient et
navait pas eu loccasion de sexcuser. Enfin,
même si elle ne ressentait rien pour lui, lui laimait
toujours.
Et maintenant quil était réveillé, il se sentait seul. Il avait besoin de la compagnie de Scully. Il lentendit avant de la voir. Elle riait. Il supposa que cétait parce quelle lisait un livre comique. Mais il savait que ce nétait pas ça. Il bougea suffisamment pour apercevoir le type avec qui elle avait parlé dans la file dattente. Assis près delle. Dans son propre siège. Il les fixa, stupéfait. Scully ne riait jamais à ses blagues. Elle ne riait jamais avec lui tout court. Il se sentit glacé, il avait limpression que tout le monde le regardait, et aspirait à retourner dans lanonymat du fond de lappareil. Avant quil puisse faire un pas, il sentit une goutte au bout de son nez et ne put prévenir léternuement. Il voulait entendre la voix de Scully : je connais ce bruit.
Mais non.
Il avait vu son expression joyeuse. Il avait entendu son rire.
Elle était avec un homme, mais ce nétait pas lui, et elle
était gaie. Elle navait pas envie dêtre avec un
type qui avait la grippe et quelle naimait pas.
Senfonçant dans son siège, il prit un mouchoir en papier
et essuya son nez qui coulait. Il laissa aller sa tête lourde en
arrière. Et il se rappela et ça lui fit mal partout.
- Mulder ?
Il était tellement surpris quil neut pas le temps de dissimuler ses sentiments.
- Scully ?
Tout ce quil put faire fut de la fixer. Ses yeux cherchaient derrière elle. Il pensait voir le beau type. Soudainement ses yeux sagrandirent.
- Il nest pas derrière moi, nest ce pas ? murmura telle à Mulder qui regardait de lautre côté de lappareil.
- Qui ça ?
- Ce type. Il ne me suit pas nest ce pas ?
Mulder était confus.
- Non mais...
Elle respira fort, et il sentit son soulagement.
- Merci de mavoir sauvé, partenaire.
Il hocha la tête, un peu étonné.
- Tu navais pas lair davoir besoin dêtre sauvé, dit il doucement.
- Les apparences sont parfois trompeuses, Mulder. Tu le sais.
Il le savait. Il avait le sentiment quelle faisait référence à quelque chose dautre. Et brutalement il se rendit compte que Scully était prêt de lui, quelle avait laissé le beau mec et était venu vers lui. Mais pourquoi ? Il se poussa et elle sassit près de lui.
- Ta tête te fait mal ? demanda telle.
Se demandant comment elle savait, il réalisa quil la regardait avec des yeux larmoyants.
- Jallais prendre deux comprimés dAspirine.
- Tu en as ?
Elle paraissait surprise.
- Jai une véritable pharmacie, répondit il, un peu ennuyé.
- Bon, cherche les et je tapporte un verre deau.
Elle se leva pour chercher leau, et lui pour chercher dans son manteau. Il était dans un compartiment tout à fait à larrière.
Il regarda sa partenaire.
- Comment se fait il que mon manteau soit là ?
Avant quelle réponde, il demande encore :
- Comment las tu retiré ? Je ne métais pas endormi avec ?
- Pour répondre à ta deuxième question, Don Juan, le type qui était assis près de moi ma aidé à te le retirer. Pour répondre à ta première question, il la mis là bas.
Elle soupira un petit peu.
- Et jai du engager la conversation avec lui pendant une heure.
- Je suppose que tu as du être ravi que je me réveille, alors.
Elle regarda ses pieds, embarrassée.
- Hum... Oui, en fait.
Leurs yeux se rencontrèrent, et elle paraissait si honteuse quil voulut la prendre dans ses bras et lembrasser en lui demandant ce qui lennuyait. Mais il nen était pas question.
- Mulder, je suis désolé.
- Pour quoi ?
- La jeune mère. Le bébé. Je les ai envoyé près de toi.
- Toi ?
Il était abasourdi. Cette phrase lui donna presque un infarctus. Sa tête lui faisait un mal fou, ses jambes devenaient toutes molles sous lui, et il se considéra comme un candidat pour le zombie de lannée. Puis ça lui procura de la joie. Scully avait envoyé la mère et lenfant pour le réveiller. Elle ne voulait pas du Don Juan. Elle voulait Mulder. Est ce quelle laimait ? Ou avait elle simplement besoin dun ami ? Il était son ami. Il avait toujours été son ami. Rien dautre. Cette pensée le frappa en plein coeur, et soudainement tout devient flou et il dut sasseoir rapidement.
- Mulder ? Tu vas bien ?
Elle sassit dans le siège à côté, et il hocha la tête, pas vraiment présent.
- Désolé. Ca doit être la grippe et laltitude.
Il ferma les yeux. Elle commença à chercher dans les poches de son manteau qui était resté sur ses genoux, ses mains effleuraient ses jambes et son entrejambe. Il sentait ses yeux le brûler.
- Eh ! Reste avec moi, Mulder !
Sa voix était douce, et il se força à ouvrir les yeux. Il
se força à la regarder. Pour voir sa gentillesse, ou sa
compassion, ou sa pitié. Il vit juste quelle prenait soin
de lui, pas comme un amant, mais comme un ami. Il savait que tout
nétait pas fini, quelle continuerait à rester avec
lui, même si il laimait. Elle était désolée pour lui,
il pouvait le voir dans ses yeux, mais elle souriait aussi, et il
avait limpression quelle réprimait très fort
lenvie de rire de lui. Elle avait toute sa pharmacie sur
ses genoux maintenant.
Flacons, boites dAspirine, des comprimés pour le rhume, du
sirop pour la toux, des pastilles pour la gorge, des capsules
pour la nausée.
- Tu penses que tu as assez de médicaments ici, Mulder ?
Dordinaire, il lui aurait répondu avec sa répartie habituelle. Dordinaire, il aurait trouver sa blague rigolote. Mais dordinaire il ne lui aurait pas dit quil laimait. Il naurait pas eu le coeur brisé, fracassé, déchiré.
Il lui en voulait davoir fait une remarque. Il lui en voulait de ne pas laimer.
Elle lui tendit trois aspirines. Prenant les comprimés, il les mit à sa bouche avec un peu deau et les avala. Ca faisait mal, mais ça allait bientôt lui faire du bien. La douleur physique était facile à tolérer.
- Merci, murmura til.
- Mulder ?
Il la regarda. Il y avait des larmes dans ses yeux. Et de la pitié.
- Je suis désolée.
Il cligna des paupières. Jésus. Cétait officiel.
Il hocha la tête.
- Ca va, dit il, et il fut choqué de la sympathie quil éprouvait pour elle.
- Viens là, dit il doucement, ouvrant ses bras. Il ne fut pas surpris quelle sy réfugie instantanément.
- Oh, Mulder, pleura telle contre sa poitrine.
Il ferma les bras sur elle, possessivement
- Ca va aller, Scully. Ca va aller.
- Je ne voulais pas te faire du mal.
Il embrassa le dessus de sa tête.
- Trop tard.
Confuse, elle le regarda.
- JE taime, Mulder. Mais pas de la façon dont tu voudrais que je taime.
Il cligna des yeux pour essayer de refouler ses larmes. Il dut déglutir plusieurs fois avant de pouvoir parler.
- Je sais, sourit il tristement. Cest la seule chose qui me fait encore avancer.
Il garda ses bras fermés contre elle jusquà ce quils sendorment.
2ème partie.
Le lieutenant de la police locale était un vieil ami de Scully et elle était parti dîner avec lui. Mulder avait été invité également, mais il avait refusé. La journée avait été ennuyeuse et avait fini de lachever. Il avait mal à la tête, il devait sans doute avoir de la fièvre. Et il navait pas voulu la gêner. Lofficier leur avait fait la surprise de les installer dans un confortable bed and breakfast, plutôt que dans un motel impersonnel. Mulder supposait quil aurait du être reconnaissant pour le lit moelleux, les draps propres et les oreillers rebondis, mais un motel aurait très bien fait laffaire. Les propriétaires, M. et Mme Agerson, un charmant vieux couple, les avait pris pour des amoureux. Un couple. Une femme et un mari. Mme Agerson navait pas compris pourquoi ils voulaient deux chambres et pourquoi Scully était partie à son rendez vous. Mulder comprenait. Après tout, il voulait son bonheur, oui ou non ? Et cétait trop demander quil soit heureux lui aussi ?
Un léger bruit à la porte. Puis un autre.
- Je prendrais le petit déjeuner, Mme Agerson. Je nai
vraiment pas faim maintenant.
Daccord ?
Elle avait été assez sympathique pour lui apporter un bol de soupe, qui même sil paraissait délicieux, ne lui avait pas ouvert lappétit. Il avait laissé le bol dehors. Il entendit la porte souvrir. Il se redressa sur le côté, regardant le mur.
Mme Agerson était une adorable hôtesse, mais elle commençait à lui taper sur les nerfs.
- Mulder ?
Il se tourna.
- Comment était le dîner ?
- Ok.
Regardant lhorloge, il la regarda avec confusion.
- Tu rentres tard.
Son coeur battait follement. Puis sa paranoïa revint à toute vitesse. Il vérifia létat de ses vêtements.
- Tout va bien ?
Elle savança lentement le bord du lit. Les mains de Scully gravitaient autour de son front, mais ne le touchèrent pas.
- Tout va bien.
Elle le regardait comme si il était une nouvelle sorte de bactérie.
Son appréhension grandit.
- Scully, est ce que jai fait quelque chose qui ait dérangé son rendez vous ?
Cétait ça. Elle allait lui dire quil avait fait ou dit quelque chose qui lavait empêché dapprécier son dîner. Et les dîners à venir. Son dernier souvenir deux ensemble serait elle assise près de lui, si belle dans son chemisier vert, et lui au lit, portant seulement un caleçon.
- Scully, quoi que jai pu...
- Tu nas rien fait, Mulder.
- Que sest il passé ?, murmura til.
- Rien.
Elle laissa sa main près de son torse, et il renifla.
Est ce que cétait sa façon de paraître gentille avec lui ? Si cétait ça, ça ne marchait pas.
Elle pouvait sentir sans doute les battements de son coeur. Un de ses doigts commença à caresser ses côtes.
- Andrew a été charmant, et sympa et ... enfin ce quune femme peut attendre dun homme.
Mulder nétait pas sûr de vouloir entendre la suite. Elle était venue lui dire bonsoir.
Elle et Andrew Perkins étaient ensemble, et alors ? Elle voulait lui laisser un petit souvenir. Il hocha mentalement la tête. Non. Ce nétait pas le style de Scully. Alors que diable pouvait elle faire ?
- Scully, tu me chatouilles, dit il.
Sa main revint sur ses genoux.
- Pardon.
Il déglutit et hocha la tête.
- Tu me demandais comment cétait passé mon rendez vous. Je tai répondu. Andrew était parfait. Mais alors que la soirée sétirait, jai réalisé quelque chose.
Elle le regarda, et sa respiration semballa lorsquil vit ses yeux.
- Aussi charmant et sympa et attentionné quil soit... il nest pas toi.
Il cessa de respirer.
- Quest.... que tu dis ?
Il était trop effrayé pour tirer des conclusions.
- Javais tort.
Elle sapprocha et lembrassa rapidement sur les lèvres.
- Cest que je taime, Mulder. Je taime.
Il commença à pleurer. Cétait ce satané rhume. Ca amplifiait ses émotions. Ca faisait de lui un homme sensible. Vulnérable. Dieu quil détestait ce mot.
- Ca va aller, ça va aller.
Il sagrippa à elle.
- Dis le Scully. Sil te plait, dis le encore.
Elle prit son visage entre ses mains.
- Je taime Mulder.
Il lui sourit et éternua. Six fois. Scully séloigna de
lui, se levant.
Il la vit séloigner, et voulut sexcuser, mais chaque éternuement déclenchait des vagues de douleurs dans sa tête. Il se laissa aller dans les oreillers. Sa seule pensée était que Scully était assez dingue pour aimer un looser comme lui. Il sentit sa présence avant quelle ne le touche.
- Tiens, Mulder.
Elle lui tendit un paquet de mouchoirs en papier.
- Merci, croassa til en les prenant.
- A quand remonte ton dernier Aspirine ?
- Hum... je nen nai pas pris. Je voulais attendre un peu et prendre ce foutu sirop qui va mendormir
- Tu veux dormir, maintenant ?
Bon Dieu, son corps le voulait.
- Non, répondit il doucement.
- Je pense que tu devrais, dit elle, lui souriant, caressant ses cheveux avec amour.
- Je ne veux pas que tu partes.
Elle enleva ses chaussures et sallongea près de lui, sur les couvertures.
- Je ne men vais pas, dit elle.
Il se sentait soudain merveilleusement bien.
- Je ten voudrais pas si tu ten vas pour chercher ton pyjama.
Elle enleva sa veste, puis son chemisier.
- Je ne porte pas de pyjama.
Il laida à enlever le dernier bouton de son chemisier.
- Dieu sait si jen ai envie, Scully, et dis toi bien que ça me tue de dire ça mais... je ne suis vraiment pas en état de ...
Elle prit sa main et la porta à ses lèvres, puis ils se mirent à rire.
- Je ne suis pas offensée, Mulder.
Elle embrassa les jointures de sa main, une à une.
Il regarda ses yeux et vit tant damour quil en fut effaré. Elle ne pouvait pas laimer autant. Le pouvait elle ?
Elle le regarda aussi et passa ses doigts dans ses cheveux humides.
- Comment va ton mal de tête ?
Ses yeux se fermèrent, et il apprécia le contact de ses
doigts.
- Ca fait mal.
Ses mains lui massèrent les tempes. Elle embrassa son front.
- Tu veux prendre ton sirop maintenant ?
Il acquiesça.
- Je veux que tu me guérisses, que tu maides à me sentir mieux et je pourrais taimer proprement.
Elle posa sa tête sur sa poitrine.
- Je veux taider à te sentir bien , Mulder, parce que je taime et je naime pas te voir souffrir. Tu nas pas à maimer proprement, juste maimer.
- Je le ferais, murmura til. Je taime tant.
- Ca fait mal, finit elle doucement.
- Je sais.
- Je suis désolé.
Elle passa sa main dans son dos et il frissonna, pas certain que ce soit la fièvre ou juste le contact de la main de la femme quil aimait.
- On fait un marché, Mulder, dit elle en ajustant la couverture sur lui. Le sirop pour dormir ce soir, et du sexe demain.
- Marché conclus, murmura til.
Passant par dessus lui, elle attrapa le flacon. Il avala le médicament avec une moue dégoûtée, aussi vite que possible. Il prit le verre deau que lui tendait Scully avec gratitude.
- Cest vraiment mauvais. Si je nétais pas sûr que ça soit si efficace, je ne laurais jamais pris.
Elle se rallongea près de lui sur le lit.
Il sentait déjà les effets de la codéine.
- Je ne peux pas croire que cest finalement arrivé et que je vais dormir dans quelques minutes.
Elle se pressa contre lui. Sa respiration était douce à ses
oreilles.
Il luttait pour rester éveillé, mais ses paupières se
fermaient doucement.
- Scully ?
- Hum ?
- Tu maimes.
Il la serra le plus fort possible.
- Et tu maimes.
Il savait ce que ça lui avait fait lorsque elle ne
laimait pas et il ne voulait jamais se sentir ainsi à
nouveau.
Il tenta de la serrer le plus fort possible contre lui, comme
sil voulait quelle reste près de lui pour toujours.
- Je suis désolée, Mulder, dit-elle et un gémissement dagonie lui parvint. Non, non dit-elle rapidement. Je suis désolée de tavoir blessée. Je suis là, et je serais toujours là.
- Promis ? Mon Dieu, quil était pathétique, mais il sen foutait. Tout ce quil voulait, cétait quelle laime et quelle lui dise quelle ne quitterait jamais. Il se sentirait plus fort demain.
- Je promets.
La promesse quelle resterait avec lui à jamais.
Il ne pouvait pas promettre de laimer pour toujours parce que cest quelque chose quil ne pouvait pas contrôler, et elle non plus dailleurs. Mais si elle cessait de laimer, elle ne le quitterait pas. Elle lavait promis.
Scully sut à la seconde lorsque il sendormit. Ses bras
ne le quittaient pas, mais sa respiration avait perdu ce
désespoir, cette angoisse qui ne le quittaient pas. Il pensait
quelle ne comprenait pas. Quelle ne savait pas ce que
cétait que lamour non partagé. Il avait tort. Elle
savait.
FIN
Des feedbacks, please....