Titre : Un étranger dans la nuit.
Auteur : Valérie
Email : valeriec2@wanadoo.fr
Spoiler : Post-Requiem
Elle aimait par dessus tout arriver le matin
avant le lever du jour,
particulièrement en hiver. Peu lui importait la pénombre, elle
aimait voir
se lever le soleil sur les collines environnantes, et la forêt
avoisinante
la ravissait par ses jeux d'ombre et de lumière. Elle avait
roulé doucement
sur la route sinueuse, évitant les pièges de l'asphalte
verglacé. Il lui
fallait presque une heure pour rejoindre le restaurant qu'elle
tenait depuis
cinq ans maintenant.
Elle avait tout quitté pour s'installer ici,
dans cette région sauvage qui
la fascinait. Elle aimait la solitude et les grands espaces, elle
aimait le
contact des gens rudes de la région, elle aimait les longues
journées où elle
ne voyait presque personne, mais ses rares clients étaient
toujours des gens
riches en émotion et en histoire à raconter. Il passait là des
camionneurs,
des voyageurs au long cours, quelques touristes l'été qui se
perdaient à
travers le parc national. Sa petite affaire lui rapportait juste
de quoi
vivre, mais elle aimait cette vie presque frustre.
Les odeurs familières de cuisine la ravirent
quand elle ouvrit la porte
d'entrée. Elle alluma toutes les lumières, ouvrit les volets
qui protégeaient
les fenêtres et alluma le feu dans la cheminée. Derrière le
comptoir de bois
sombre trônait un poste de radio à l'ancienne qu'elle brancha
et une musique
mélodieuse envahit la pièce.
Il n'était pas rare que quelques clients
assidus débarquent seulement
quelques minutes après l'ouverture pour prendre le premier café
de la journée.
Mais la neige avait recouvert une bonne partie des routes
secondaires et
elle n'aurait sans doute pas de visiteur avant quelques heures.
Elle
s'affaira dans la cuisine, préparant avec soin quelques repas
qu'elle
n'aurait plus qu'à faire réchauffer à midi.
Le vent glacé s'engouffra dans la petite
pièce alors qu'elle entendit la
porte se refermer brusquement. Elle sortit de la cuisine en
souriant mais
son sourire se figea en voyant l'homme qui venait d'entrer.
Grand, très mince, presque maigre, les cheveux
sombres, simplement vêtu
d'un jean élimé et d'un tee shirt d'un blanc sale, il
grelottait de froid.
Elle se précipita vers lui, mais il eut un mouvement de recul
lorsque elle
voulut lui prendre le coude pour le faire asseoir. Manifestement,
il était
en état de choc, et elle pensa immédiatement un accident de
voiture.
Voyant la peur dans ses yeux, elle le questionna d'une voix douce :
- Vous avez eu un accident ? Vous êtes blessé ?
Les yeux gris vert, d'un autre âge, la regardèrent avec incompréhension.
Elle le regarda avec attention, notant sa peau
très pale, presque translucide,
les paupières entourées de cernes sombres, son extrême
minceur, mais ne
trouvant aucune trace de blessure visible.
- Je vais appeler les secours.
- Non...
Sa voix n'était qu'un murmure, et il porta sa
main à sa gorge en prononçant
ce simple mot, le visage grimaçant de douleur.
- Non...
Cette fois ci il l'avait prononcé avec un peu
plus de force, d'une voix
presque suppliante.
- Téléphone...
Elle le regarda se lever, la démarche mal
assurée, alors qu'il se dirigeait
vers le poste accroché sur le mur de la salle. Il se tourna vers
elle,
les yeux perdus, et elle s'approcha de lui doucement.
- Pas de pièce.
C'était comme s'il ne pouvait pas prononcer
plus de trois mots à la suite.
A chaque fois, ses yeux se plissaient sous l'effort.
- Savez vous qui appeler ? Votre femme ?
Ses yeux s'animèrent un peu, et un semblant de
sourire se dessina sur ses
lèvres craquelées.
- Scully.
Elle se regarda sans comprendre et lui tendit
une tasse de café brûlant, décrocha
le combiné pour lui et composa le code qui lui permettait
d'accéder à la
ligne . Il but la tasse entière, d'une façon lente, presque
délicate, et elle
remarqua le tremblement qui l'obligeait à tenir le récipient à
deux mains. Il la
remercia du regard et composa lentement un numéro.
Elle le laissa faire, à la fois étonnée et
fascinée par son attitude, par
la façon qu'il avait de la regarder. Sa voix rauque et sourde se
fit presque
murmure lorsque il commença à parler.
- Scully. C'est moi.
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Il échangea quelques mots, presque sans
phrase, de simples oui ou non
ponctués de silences pensants. La conversation semblait
l'épuiser et il lui
tendit soudain le combiné, pour s'asseoir lourdement sur la
chaise la plus
proche, la tête entre les mains.
- Colleen Mc Lean à l'appareil.
Une voix féminine lui répondit.
- Agent Spécial Dana Scully. Colleen, j'ai
besoin de votre coopération.
Vous allez répondre par oui ou par non aux questions que je vais
vous poser.
L'homme que vous avez devant vous est-il blessé ?
- Non.
- Est-il brun, assez grand, les yeux noisettes ou gris vert, changeants ?
- Oui, c'est ça.
Colleen entendit un soupir à l'autre bout de la ligne.
- Pouvez vous lui demander son nom et son prénom ?
Elle se tourna vers lui et lui posa la question.
Scully entendit la réponse et ne put retenir
un sanglot sourd qui montait
dans sa gorge.
- Colleen, je serais là dans quelques heures.
Cet homme est un agent fédéral,
il a disparu depuis plusieurs mois. Je pense qu'il est
désorienté et il a
sans doute besoin de soins. Il n'est pas violent. J'ai besoin que
vous
preniez soin de lui pendant quelques heures, jusqu'à mon
arrivée. Pouvez
vous faire cela, Colleen ? Je vous en prie.
- Vous pouvez compter sur moi. Donnez moi un numéro où je puisse vous joindre.
Elle nota rapidement le numéro de portable puis lui donna les coordonnées du restaurant. Elle raccrocha quelques instants plus tard et se tourna vers Mulder.
Il sétait levé sans quelle sen rende compte et sétait dirigé vers la fenêtre où ses yeux se perdaient vers lhorizon. Son corps était secoué de frissons spasmodiques, ses dents sentrechoquaient sous leffet du froid. Elle lui apporta une nouvelle tasse de café bien chaud quil refusa dun geste poli.
- Jai froid...
- Oui, bien sûr. Je suis stupide. Venez par ici.
Elle lentraîna derrière le comptoir, ouvrit une porte qui donnait sur une petite pièce comportant un vieux canapé usagé. Il sassit lourdement, les épaules tremblantes, et soupira daise lorsque Colleen lui offrit un vieux pull qui paraissait confortable et une couverture de laine. Il enfila le vêtement, la remercia du regard et sallongea lentement sur le siège, senveloppant dans la lourde couverture. Sa tête avait à peine touchée laccoudoir que ses paupières se fermaient déjà. Elle le regarda quelques minutes, rassurée par sa respiration lente et profonde, et retourna dans la salle.
*********************
Il émergea de sa stupeur quelques heures plus tard, les paupières encore lourdes de sommeil, lesprit embrumé et désorienté de se retrouver dans ce lieu quil ne connaissait pas. Les heures précédentes lui revinrent en mémoire, son réveil au milieu de la forêt, lengourdissement qui menaçait sa vie, le froid mordant qui le transperçait. Il avait marché, longtemps, jusquau petit restaurant où on lavait accueilli, réconforté, et sourit au bonheur qui lavait envahi en entendant la voix familière de Scully. Elle sera là, dans quelques heures il la tiendrait dans ses bras, comme il lavait fait quelques jours auparavant dans le lit douillet de ce motel de lOregon, et le cauchemar serait derrière lui.
Son corps protesta lorsque il se leva trop rapidement. Ses muscles étaient raides et il sétonna de voir son jean flotter autour de ses cuisses minces. Il se passa la main dans les cheveux, leur trouvant une épaisseur et une longueur dont il navait pas souvenir, grimaçant en sentant leur état de saleté. Son odeur corporelle lagressa et il sortit de la pièce, espérant pouvoir se laver avant que Scully ne se présente.
Colleen lui sourit en le voyant arriver. Ses cheveux étaient embroussaillés, le pull bleu marine pendait autour de son corps mince et son visage reposé lui donnait un air juvénile que venaient contredire les fines rides autour de ses yeux, de ses lèvres, et les quelques cheveux gris qui ornaient ses tempes.
- Vous vous sentez mieux ? Vous avez dormi quelques heures. Je vous ai mis de côté un bon repas chaud. Cela vous fera du bien.
Il ne savait quoi faire, il navait pas faim, mais lodeur alléchante de lassiette présentée le fit sasseoir. Elle posa son repas devant lui et le regarda faire avec étonnement. Elle avait limpression que même ces gestes familiers lui étaient presque étrangers. Il prit doucement la fourchette et porta à ses lèvres quelques bouchées, mais repoussa presque aussitôt lassiette.
- Ca ne vous plait pas ?
- Non, ce nest pas ça... Je nai pas vraiment faim.
- Vous avez pourtant lair davoir besoin de manger un peu.
Le regard de Mulder se porta sur le mur derrière le comptoir où un calendrier était affiché et il écarquilla les yeux devant la date annoncée.
- Quel jour sommes-nous ?
- Le 24.
- Février ?
- Oui.Colleen le vit soudain blanchir et il se précipita vers la porte des toilettes, où elle lentendit vomir le peu de nourriture quil venait à peine davaler. Elle le suivit et lobserva se passer un peu deau sur le visage. Son visage avait pâli et portait à nouveau cet air hagard quil avait en arrivant ce matin.
- Ca ne va pas ?
- Non...
Il paraissait prêt à sévanouir et il se laissa glisser sur le sol froid, prenant son visage entre ses mains. Des sanglots secouèrent ses épaules, silencieux, mais si profonds que Colleen ne put sempêcher dapprocher et de prendre cet homme désespéré contre elle, le berçant doucement contre elle.
- Tout va bien... Elle va arriver... Elle sera là dans quelques heures. Venez vous allonger.
Après quelques minutes, il se laissa guider à nouveau vers la pièce où il avait dormi quelques minutes auparavant. Elle linstalla confortablement et resta près de lui quelques instants.
- Ne vous inquiétez pas. Vous êtes en sécurité.
Il ferma les yeux, et des larmes roulèrent sur ses joues creusées.
*************************
Colleen le laissa en paix quelques heures. Le soir tombait sur la vallée et elle sapprêtait à fermer lorsque les phares dune voiture déchirèrent la nuit sombre. Elle vit en descendre une jeune femme qui entra rapidement dans la pièce.
- Je suis lagent spécial Dana Scully. Où est-il ?
Elle la scruta et vit des émotions contradictoires traverser son visage fin. Un mélange dangoisse et despoir, dattente et de tristesse. Elle la guida vers la petite pièce où Mulder reposait.
- Mulder ?
Sa voix douce était étranglée par lémotion. Il tourna son visage vers elle, son regard séclaira et sa respiration se fit plus rapide.
- Scully.
Colleen ferma la porte derrière eux, les laissant à leurs retrouvailles.
*******************
Scully sagenouilla près du canapé, le souffle court, essayant de faire refluer les sanglots qui menaçaient de lui couper la parole. Très lentement, elle caressa ses joues, sa nuque, ses mains fines et si maigres, repoussa les mèches de cheveux sales qui couvraient son front. Il la laissait faire, incapable de prononcer la moindre parole, les yeux embués de larmes naissantes qui brûlaient ses paupières. Il nosait pas la toucher, il était incapable du moindre mouvement, il avait peur quelle ne soit quune apparition, un rêve qui allait se diluer sil parlait à voix haute. Il plongea dans son regard et sy noya, y puisant le réconfort dont il avait tant besoin.
Leurs mains se trouvèrent enfin, leurs doigts sentrecroisèrent pour ne former quune main, leurs respirations se mirent à lunisson, et leurs lèvres se mêlèrent, presque timides.
- Mon Dieu, Mulder... Jai eu si peur de ne jamais te retrouver...
- Scully... Scully...
Il ne pouvait pas dire autre chose, simplement prononcer son nom, comme un mantra quil répétait encore et encore, entre deux baisers, entre deux caresses. Il respirait lodeur de sa peau avec volupté, mêlant ses doigts aux mèches folles de ses cheveux soyeux.
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Colleen les virent sortirent de la pièce quelques minutes plus tard, tous les deux avaient les yeux rougis et Mulder semblait sur le point de défaillir. Le corps frêle de la jeune femme le soutenait presque, et elle vint la remercier pour laide quelle avait pu lui apporter durant cette journée. Elle leur souhaita bonne chance et ils sortirent en silence après lavoir une fois encore remercié chaleureusement.
Scully installa Mulder dans la voiture et il ferma les yeux presque instantanément, épuisé par lémotion de ces dernières heures. Elle conduisit silencieusement jusquau motel le plus proche que Colleen lui avait indiqué, et dut le secouer pour le conduire jusquà la chambre quelle avait loué pour la nuit. Il était clair quil nétait pas en état de prendre lavion pour Washington immédiatement. Elle lobserva alors quil se déshabillait sans pudeur devant elle, notant son corps amaigri, ses côtes saillantes et lépuisement physique dont il semblait souffrir. Elle le conduisit presque mécaniquement vers la salle de bains, et rentra avec lui dans la douche, où elle le lava comme un enfant. Ses yeux étaient distants et vides, mais elle sentait son corps se relaxer sous leffet de leau tiède bienfaisante. Elle le sécha méthodiquement, vérifiant par la même occasion que son corps ne comportait pas de blessure apparente, ni trace de cicatrice. Il se laissait faire, les yeux fermés, insensible aux mains douces de la jeune femme qui exploraient son corps.
Ils se blottirent dans le grand lit, se serrant lun contre lautre, heureux de retrouver les sensations quils avaient éprouvés lun et lautre lors de leurs étreintes passées. Elle voulait le presser de questions, mais manifestement il nétait pas en état de lui répondre. Pas encore. Il fallait quil dorme.
********************
Elle se réveilla en sursaut au milieu de la nuit, inquiète de ne plus le sentir près de lui. Elle alluma la petite lampe de chevet et le trouva près de la fenêtre, les yeux perdus dans le vide. Elle murmura son nom plusieurs fois, puis sans réponse de sa part se leva et posa la main sur son épaule. Il mit plusieurs secondes avant de réagir, puis se tourna enfin vers elle.
- Scully... Jai disparu depuis presque neuf mois... Je nai aucun souvenir...
- Je tai cherché, Mulder. Désespérément pendant ces mois. Skinner, les Lone Gunmen... Nous avons tous cherché à te retrouver. Tu as disparu sans laisser de trace. Quand tu te sentiras mieux, je te conduirai à Washington. Il faut que tu subisses quelques examens médicaux, des prises de sang... Tu sembles avoir été éprouvé physiquement. Tu as terriblement maigri...
- Je vais bien, Scully... Jai simplement besoin de repos... Et de réponses.
Elle le prit par les épaules, lobligeant à plonger son regard dans le sien.
- Mulder... Le lendemain de ta disparition, jai été hospitalisé à la suite dun malaise... Jai découvert...
Sa voix se fit sourde avant de continuer.
- Jai découvert avec stupéfaction, avec bonheur, avec angoisse... Que jétais enceinte, Mulder. Jai mis au monde une petite fille il y a deux mois... Avec un peu davance.
Elle vit les yeux de Mulder sembuer brusquement et les larmes roulèrent sur ses joues instantanément. Elle continua alors quil se mettait à trembler de façon incontrôlable
- Cest notre enfant Mulder. Je ne sais pas quel miracle cest arrivé... Mais nous avons fait des tests de paternité. Notre enfant... Notre enfant est parfaitement normal, parfaitement constitué... Aucune trace danormalité dans son sang, elle est magnifique.
- Mais Scully... Comment ?
- Je ne sais pas Mulder. Il sest passé quelque chose en moi qui a permis ce petit miracle. Peut être que Smoking Man a finalement permis que nous puissions enfin connaître ce bonheur... Je ne sais pas... Je nai aucune réponse. Simplement une enfant est née de notre amour.
Ils pleuraient maintenant tous les deux, lun contre lautre se soutenant mutuellement, éprouvant le bonheur de se sentir enfin réunis.
**********************
Au petit matin, ils reprirent leur conversation inachevée.
- Comment las tu appelé, Scully ?
- Lisa Ann Samantha... Scully pour linstant mais tu pourras la reconnaître dès que tu le souhaiteras et lui donner ton nom.
- Lisa Ann Samantha Mulder... Cest très joli, Dana. Merci. Ca sest bien passé, pour toi... Ta grossesse ?
- Passé le choc de la nouvelle, oui parfaitement. Elle est née un peu avant terme, mais tout sest bien passé. Elle a tes yeux et ta bouche... Enfin cest ce que ma mère me dit...
- Elle est chez elle actuellement ?
- Oui. Je lai déposé avant de partir ici. Tu veux la voir ?
Il hocha la tête en souriant.
Elle sortit une petite photo de son portefeuille. Mulder la prit dune main tremblante et Scully lut lémotion sur son visage. Le mélange de fierté et damour sans borne pour lenfant nouveau né la fit fondre de bonheur.
- Lisa Ann Samantha... Jarrive à peine à y croire... Je suis papa...
- Tu y croiras lorsque je te réveillerai à trois heures du matin pour que tu lui donnes le biberon, Mulder...
Ils se sourirent tendrement.
- Jai encore un appartement ?
- Non... Ton propriétaire a été patient seulement trois mois. Tes affaires personnelles sont chez moi, le reste de tes meubles dans un local chez les Lone Gunmen.
- Et le boulot ?
- Skinner sest arrangé. Tu as été considéré comme porté disparu dans le cadre dune mission et non pas démissionnaire. Tu as un boulot. Jai été affecté à Quantico jusquà mon congé maternité. Mais les XFiles sont fermés, provisoirement.
Il soupira à cette nouvelle, mais sans résignation. La nouvelle de la naissance de son enfant semblait plus importante que tout.
- Nous avons un vol pour Washington dans trois heures. Préparons nous.
*******************
Scully observa Mulder alors quils attendaient dêtre appelés en salle dembarquement. Sa démarche était presque hésitante, et il semblait désorienté. Plusieurs fois, il simmobilisa et son regard devint fixe, comme coupé du monde. Puis il la cherchait des yeux et elle pouvait lire une confusion et une inquiétude dans son regard brumeux.
Scully se rassura brièvement. Il avait subi un enlèvement, Dieu seul savait ce quon avait fait de lui, ce quil avait pu endurer. Cet état de confusion était normal, tout rentrerait dans lordre au bout de quelques jours. Mais au fond delle, une vague dangoisse lui serrait le coeur, et son impatience de lui faire subir des examens grandissait.
Ils embarquèrent enfin et alors quils
étaient en vol depuis plus de une heure, Mulder se leva pour
aller aux toilettes. Elle le suivit du regard, puis son
appréhension se tourna en véritable angoisse lorsque elle le
vit seffondrer dans le couloir de lappareil. En un
instant, elle fut près de lui. Son corps était secoué de
convulsions violentes et elle se mit en mode médecin en un clin
doeil.
Elle lui glissa un oreiller sous la tête afin quil ne se
blesse pas, jeta un regard sur sa montre pour enregistrer la
durée de la crise et repoussa les mains bienveillantes qui
voulaient laider.
- Cest une crise dépilepsie. Je suis médecin. Jai la situation en mains.
Léquipage, rassurée par sa voix calme, fit sasseoir les passagers qui voulaient porter secours au malheureux.
La crise cessa quelques minutes plus tard. Mulder reprit connaissance, désorienté. Son regard avait du mal à se focaliser et elle lui caressa la joue gentiment pour tenter de lui faire reprendre contact avec la réalité.Dune voix faible, le regard perdu, il murmura
- Quest ce qui marrive, Scully ?
- Tu as fait une crise convulsive, Mulder. Tu es resté inconscient quelques minutes. Tu peux tasseoir maintenant ?
Il se redressa avec son aide et vit les regards des passagers fixés sur lui. Embarrassé, il se releva doucement et Scully le conduisit à son siège, où il sassit lourdement. Ses jambes le portaient à peine et il laissa sa tête aller contre le dossier, épuisé.
- Nous serons à Washington dans une heure.
****************
Georgetown Médical Center
Scully se dressa dun bond en voyant apparaître lun des médecins qui avait pris Mulder en charge à son arrivée.
- Comment va til ?
- Son état est satisfaisant. Nous avons pratiqué un scanner et une IRM qui se sont révélés normaux. Son EEG nest pas perturbé. Jai simplement noté un important syndrome asthénique et un amaigrissement. Sa formule sanguine est pratiquement normale, pas dinfection, simplement une importante anémie. Mais en pratiquant quelques tests simples il sest avéré quil avait des difficultés à exécuter des tâches simples.
- Que voulez-vous dire ?
- Lacer ses chaussures, se déshabiller... Il semble avoir oublié les gestes du quotidien.
- Nous ne savons pas ce quil a pu vivre pendant son enlèvement. Il nen a aucun souvenir.
- Jautorise sa sortie. Il na aucune raison de rester ici. La crise quil a eu dans lavion ne se reproduira peut être jamais. Venez, il est dans la pièce à côté.
Scully suivit le médecin et elle lut le soulagement dans le regard de Mulder lorsque elle franchit la porte. Elle posa une main rassurante sur son épaule.
- Viens Mulder. On rentre à la maison. Lisa
Ann nous attend.
FIN
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