Titre : Joyeux Noel Mulder.
Auteur : Valérie
email : valeriec2@wanadoo.fr
Spoiler : aucun.
Juste une petite vignette de circonstance...
- Joyeux Noël Mulder.
Scully raccrocha en soupirant. Elle savait pertinemment que Mulder allait passer sa soirée de Noël tout seul chez lui, malgré son insistance à vouloir lui faire croire quil allait rejoindre les Lone Gunmen pour une partie de poker. Il détestait les fêtes et Noël en particulier. Il navait jamais tellement fêté Noël dans sa famille, depuis quil avait eu douze ans, depuis que Samantha avait disparu. On ne pouvait pas lui reprocher son hypocrisie, tant de gens se forçait... Lui au moins était honnête avec lui même.
Elle avait pourtant tout fait pour quil laccompagne chez sa mère, mais la perspective de rencontrer son frère Bill lavait fait renoncer. Ils ne pouvaient pas se supporter et cela rendait les invitations délicates. Sa mère aurait pourtant aimé quil soit parmi eux, elle sétait tellement attachée à lui depuis quelques temps.
Scully sourit en pensant à sa mère. Elle souhaitait tellement quelle trouve enfin lhomme de sa vie quelle envisageait parfaitement une union entre eux deux. Elle trouvait Mulder charmant, séduisant, drôle et parfait pour sa fille.
Scully sortit de sa rêverie et rejoignit sa famille dans le grand salon. Son jeune neveu lui sauta dans les bras en riant. Elle le fit sauter en lair pour son plus grand bonheur. La pièce était illuminée par limmense sapin qui se dressait à côté de la cheminée, lair était parfumé par les odeurs qui émanaient de la cuisine et tous affichaient un visage souriant. Sa mère sapprocha delle.
- Alors ? Il nest toujours pas décidé à nous rejoindre ? Il est encore temps, tu sais.
- Maman, il ne viendra pas. Il est très têtu parfois.
Maggie embrassa sa fille tendrement et encouragea tout son
petit monde à se mettre à table. La soirée sannonçait
tendre et chaleureuse.
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Mulder raccrocha avec un soupir de soulagement. Scully avait
cru à son mensonge et il était soulagé quelle nait
pas à culpabiliser de le savoir tout seul. Il avait bien sûr
décliner linvitation de ses copains et avait préféré se
louer un stock de cassettes vidéos diverses et variées pour
passer la soirée tranquillement chez lui, loin des bûches et
des sapins, loin des cadeaux et des sourires des enfants. Il
était passé chez le traiteur quelques heures plus tôt, avait
acheté une bonne bouteille et un assortiment de plats fins. Deux
sachets de graines de tournesol et il avait de quoi passer une
soirée agréable. Il déboucha la bouteille de vin français,
sen servit un verre et sinstalla dans le canapé. Il
navait de toute façon pas une forme olympique en ce
moment, il avait une douleur depuis quelques jours dans le bas du
dos qui lempêchait de dormir correctement. Il passa sa
main dans son dos en grimaçant et mit en marche le magnéto. La
soirée ne faisait que commencer.
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Il se réveilla en sursautant. Ses yeux sacclimatèrent à la pénombre et il regarda avec désolation le plateau qui traînait sur la table basse. Des restes de son repas et un verre de vin à moitié vide, des coques de graines de tournesol, voilà ce qui restait de sa soirée de Noël. La télé ne diffusait plus quune image brouillée et nuageuse. Il regarda sa montre en se frottant les yeux. Il était deux heures du matin. On était le 25 décembre, il neigeait dehors, les gens ouvraient leurs cadeaux et lui était là, vautré sur son canapé, un peu vaseux. Super.
Il se leva pour ramasser le plateau et cria de douleur. Une douleur violente lui broyait le côté droit. Il reprit son souffle doucement et marcha jusquà la salle de bains. Il fit rapidement le tour de son armoire de toilettes, mais ne trouva aucun comprimé anti-douleur. Il se rappela soudain quil avait pris le dernier quelques jours auparavant, quand la douleur avait fait son apparition. Il se regarda dans le miroir. Il avait une sale tête. La tête de quelquun qui avait mal. Il grimaça lorsque la douleur revint, plus intense, qui lobligea à sasseoir sur le carrelage froid de la salle de bains.
Il avait vraiment mal. Tellement mal quil avait envie subitement de vomir. Le foie gras et le homard se rappelèrent à lui et il neut le temps que de se précipiter sur les toilettes. Le souffle court, il sessuya la bouche avec un mouchoir en papier et se traîna jusquau salon. La tentation dappeler Scully était forte. Elle nétait quà une heure de route, et elle saurait quoi faire. Elle pourrait même sarrêter dans une pharmacie de garde pour lui acheter des calmants.
Non, il navait pas le droit de lui faire ça. Cétait le soir de Noël, bon dieu. Elle était en famille, elle appréciait ces moments privilégiés loin de tout mutant et autre monstre... Elle avait le droit dêtre un peu tranquille. Il ne pouvait pas lui faire ça.
OK. Mais il avait vraiment mal. Il ne pourrait supporter de rester ainsi très longtemps. A lui de se prendre en main. Il se leva et attrapa sa veste de cuir et fit quelques pas dans le couloir. La douleur lui coupa le souffle. Il nétait manifestement pas en état de conduire. Triste constatation.
Appeler Médecins Secours. Ils allaient venir, si ils nétaient pas tous souls ou occupés. Et quoi ? Ils allaient lui faire une piqûre de calmant. Ca cétait sûr. Et il détestait les piqûres. Mauvaise option.
La douleur se manifesta, toujours plus violente, lui arrachant un gémissement. Il fallait quil fasse quelque chose. Sa mère ? Non. Ses amis ? Les Lone Gunmen étaient chez eux, puisque ils lavaient invité à se joindre à eux. Mais ce nétait pas le genre de secours quil attendait. Mais ils pourraient toujours passer à une pharmacie de garde.
Il composa leur numéro en grimaçant. Pourvu quils
soient là.
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Byers le regardait avec inquiétude. Il lui avait donné deux comprimés il y a plus de une heure, et il paraissait toujours autant souffrir. Il était allongé sur le canapé et se tordait de douleur en fait. Il regarda Frohyke et lui fit signe de le rejoindre dans la cuisine.
- On ne peut pas le laisser comme ça. Les calmants ne font manifestement pas effet. Il faut lemmener à lhôpital.
Frohyke le regarda avec des yeux ronds.
- Alors je te laisse le soin de lui annoncer. Il DETESTE les hôpitaux.
- On na pas le choix, Frohyke.
Les deux hommes revinrent dans le salon près de Mulder. Il était livide et se mordait les lèvres pour ne pas hurler de douleur.
- Mulder, il faut quon emmène à lhôpital. Tu souffres trop, ce nest pas normal. Je vais...
- Non... Il nest pas question que jaille à lhôpital... Merde jai trop mal...
Sa respiration était hachée par la douleur qui lui broyait les reins.
- Mes papiers dassurance sont dans le tiroir de la
commode du salon. Vous êtes garés loin ?
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Frohyke regardait avec étonnement les infirmières et les médecins qui portaient pratiquement tous un petit bonnet de Père Noël. Ils étaient là, assis dans cette salle dattente, depuis bientôt deux heures. Il regarda sa montre en baillant. Il était cinq heures du matin. Mulder avait été pris en charge dès son arrivée et ils ne lavaient pas revu. Byers dormait sur linconfortable chaise en plastique blanc.
Il se leva et pour la troisième fois tenta dabuser de son charme pour obtenir des renseignements sur son ami. La jeune femme à laccueil lui adressa un sourire contrarié, mais encore une fois lui répondit que Mulder nétait toujours pas sorti de la salle dexamen.
Il se rassit et tenta de se concentrer sur le distributeur de
boissons.
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Il ne souffrait plus. Il ne souffrait plus mais il était tellement shouté quil avait peine à garder les yeux ouverts. Il était allongé sur une table dexamen, on lavait déshabillé puis rhabillé avec une chemise dhôpital blanche couverte de petites impressions bleues. Ils lui avaient posé une perfusion au creux du bras. Voilà pourquoi il détestait les hôpitaux. Ils ne pouvaient pas sempêcher de faire des piqûres.
Un médecin sapprocha de lui et lui expliqua ce quil allait faire. Il lui sourit béatement. Il entendait ce que le docteur lui disait, mais avait du mal à se concentrer sur ses paroles. Le médecin posa un gel froid sur son ventre qui le fit frissonner. Une échographie. Il avait lui faire une échographie. Les médecins suspectaient un calcul rénal qui aurait migré vers la vessie. Peu importe ce que cétait, il voulait simplement ne plus jamais ressentir la douleur qui lavait terrassée quelques heures plus tôt.
Le médecin avait fini son examen. Apparemment, il navait pas vraiment trouvé ce quil cherchait. Mulder se leva, les jambes lourdes, puis on lemmena dans une autre salle. Une salle de radio. On lallongea sur une table froide.
- Ne respirez plus.
Il obtempéra docilement. Cette fois ci cétait une jeune femme souriante qui pratiquait lexamen. Elle sortit de la salle pour développer son cliché, puis il attendit un moment. Le médecin qui avait pratiqué léchographie revint le voir.
- Vous avez un calcul urétéral, monsieur Mulder. Nous allons pratiqué une urographie intraveineuse pour vérifier que votre rein droit sécrète correctement. Nous allons opacifié vos reins avec un produit de contraste iodé. Avez vous des risques allergiques ?
Mulder haussa les sourcils. Allergie ? Non, il nétait pas allergique. Enfin, il pensait quil nétait pas allergique. Mais il navait jamais passé ce genre dexamen.
Le médecin introduisit par la perfusion une quantité impressionnante de produit. Mulder sentit soudain une nausée monter. Le produit brûlait dans ses veines. Il sentit sa respiration devenir plus rapide, puis une bouffée de chaleur lenvahit brutalement.
- Je crois que je vais....
Il neut pas le temps de finir sa phrase. Le foie gras et le homard ingurgités quelques heures plus tôt prirent le chemin inverse de leur destination initiale. Il vomit dans le récipient que la manipulatrice lui avait glissé près de la bouche. Il se sentait mal.
La douleur se manifesta quelques instants plus tard, intense, lobligeant à se recroqueviller sur lui même. On lui demanda de rester tranquille. Ils étaient très drôles. Rester tranquille. Quand il avait limpression de mourir de douleur...
Lexamen se termina quelques dizaines de minutes plus
tard. Il navait pas réussi à pisser dans lurinoir
quon lui avait présenté, humiliation suprême. On
lemmena enfin dans un vrai lit. Il était épuisé. Il
avait mal. Il en avait assez. Il voulait Scully.
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- Joyeux Noël, Mulder.
Frohyke rougit en entendant la voix de Scully. Il avait décroché le portable de Mulder devant linsistance de la sonnerie.
- Euh... Bonjour, Scully. Cest Frohyke à lappareil.
- Frohyke ? Mais où est Mulder ?
- Il est... euh... occupé.
- Frohyke, ne me dis pas que Mulder est soul, je ne te croirais pas. Tu peux me le passer ?
- Euh... pas exactement.
- Frohyke, que se passe til ?
- Mulder est... Enfin nous sommes à lhôpital.
- Quoi ? Mais que sest-il passé ?
- Il a eu une crise de colique néphrétique. Enfin je crois. Il dort pour le moment.
- Oh, cest pas vrai. Où êtes-vous ?
- A Georgetown.
- Jarrive.
Frohyke entendit soudain la tonalité. Scully allait arriver.
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Scully ouvrit la porte quon lui avait indiqué doucement. Byers et Frohyke étaient endormis sur les chaises, et Mulder paraissait lui aussi dormir. Elle sapprocha de lui doucement et le regarda avec tendresse. Cétait bien lui, ça... Il la surprendrait toujours. Faire une crise de colique néphrétique le soir de Noël.
Elle scruta son visage avec attention. Il avait dû beaucoup souffrir pour se résoudre à venir à lhôpital. Elle caressa sa joue doucement et il ouvrit les paupières presque aussitôt. Ses yeux verts et gris étaient embrumés par les calmants, mais une lueur soudaine salluma dans ses prunelles.
- Scully... Mais quest ce que tu fais là... Tu devrais être chez ta mère, tu devrais ouvrir tes cadeaux.
- Mulder... Je ne peux vraiment pas te laisser seul une minute ... Comment te sens-tu ?
- Ca va... Non...En fait jai mal. Les calmants ne font pas effet longtemps. Les médecins mont dit que javais un calcul dans luretère. Un gros calcul. Cest pour cela que ça fait si mal...
- Oui, jai vu le médecin de garde. Il semblerait que le calcul soit trop gros pour pouvoir être expulsé.
- Et alors ?
- On va te faire une lithotritie. Tu sais ce que cest ?
- Non... Ca semble barbare...
- Non... En fait ils vont désintégrer le calcul par ultrasons. Et les fragments pourront plus facilement être expulsés.
- Cest douloureux ?
- Non, je ne crois pas. Heureusement que tu étais avec eux ce soir. Ils ont fait ce quil faut.
- En fait, Scully... Je nétais pas avec eux... Jai préféré rester chez moi. Je les ai appelé au milieu de la nuit.
- Oh, Mulder... Pourquoi ne mas tu rien dit ? Je serais venue te chercher.
- Scully, je ne voulais pas gâcher ta soirée. Tu sais bien que Bill et moi dans la même pièce, ce nest pas une très bonne idée.
Scully prit le visage de son partenaire entre ses mains et plongea dans son regard.
- Mulder... Tu sais bien que je me fiche de ce que pense mon frère. Si jai envie dêtre avec toi, peu mimporte son opinion sur toi. Est ce que tu comprends ça ?
- Scully, ça veut dire quoi ?
Mulder la dévisageait avec une telle attente que Scully sentit sa gorge se serrer.
- Cela signifie que... Que je ne veux plus jamais que tu te mettes en arrière sous prétexte que mon frère ne taime pas. Je taime... Jai envie que tu sois prêt de moi.
Elle sapprocha de lui un peu plus et lui déposa un baiser tendre sur les lèvres. Mulder ferma les yeux et savoura ce moment délicieux.
- Joyeux Noël, Mulder.
Faites moi un p'tit plaisir pour Noël... un feedback...