Titre : La longue absence
Auteur : Valérie as PoorMulder.
Catégorie : MSR. PG
Spoilers : rien après Requiem.
Résumé : Le retour de Mulder après sa longue absence.
Il avait limpression dêtre retourné en enfer.
Des mains
étrangères le touchaient, le déshabillaient,
lexaminaient,
et il ne pouvait rien faire pour les empêcher. Du fond de sa
conscience, il hurlait son désaccord, mais sa voix ne
fonctionnait
pas, il était prisonnier de son corps brûlant de fièvre, et se
débattait avec les faibles forces qui lui restaient. Il sentit
un produit se déverser dans ses veines, et trouva la force
de crier le seul nom qui lui vint à lesprit.
SCCCULLLLLLLLLLLY..........
Les membres de léquipe du service des urgences de
lhôpital du comté
de New York se regardèrent, interloqués. Le patient quon
leur
avait amené quelques instants plus tôt paraissait inconscient
et
il hurlait maintenant comme un damné. Mais il navait pas
repris
connaissance, il criait du fond de son cauchemar fiévreux.
Susan termina linjection et vit progressivement son patient
se
détendre sous leffet du médicament. Elle donna ses
instructions
à son équipe et se précipita sur le téléphone qui équipait
la salle
de soins. Une voix douce lui répondit.
Dr Scully, service anapath.
Dana, cest Susan, des urgences.
Susan ! Quest-ce qui se passe ?
Dana, tu vas trouver cela très bizarre... mais un de
nos patients
vient de hurler ton nom...
Un silence suivit sa phrase, et la voix troublée de son amie
lui parvint à nouveau.
Tu peux men dire plus ?
On nous la amené à linstant. Pas de
papiers, la quarantaine,
on dirait un sans-abri.
Je descends tout de suite, Susan.
Dana Scully sortit de son laboratoire immédiatement, et
les jambes tremblantes se dirigea vers lascenseur. Son
coeur
battait à cent à lheure et elle avait limpression
quelle allait
sévanouir. Elle tenta de se contrôler, repoussant de
toutes
ses forces lespoir insensé quavait fait naître en
elle les paroles
de son amie. Qui dautre pouvait hurler son nom ainsi, si ce
nest...
Non... Elle refusait de se laisser leurrer. Ca ne pouvait pas
être lui.
Il avait disparu depuis si longtemps...
Lascenseur stoppa sa course au rez-de-chaussée et elle
sortit
dans le couloir pour se diriger vers laccueil. On lui
indiqua
rapidement la salle de soins doù Susan lavait
appelé. Lestomac
noué par lappréhension, elle poussa les portes battantes
et entra.
Son coeur se figea quand elle vit le visage pale de
lhomme, et elle
porta sa main à sa bouche.
Oh mon dieu...
Dana ? Est-ce que tout va bien ? Tu le connais ?
Scully détourna son regard avec difficulté et se plongea
dans celui de Susan, les yeux troublés par des larmes
quelle narrivait pas à contenir. Puis avec une
infinie tendresse,
elle glissa ses doigts dans la masse de cheveux sombres et
poisseux
de sueur de lhomme, puis sa main caressa son front et ses
joues
creuses et couvertes dune barbe naissante, puis finir sur
ses
lèvres craquelées et sèches. Susan regardait son amie avec
stupéfaction accomplir ces gestes qui ressemblaient à ceux
dune amante. Bouleversée, elle lentendit murmurer un
nom.
Oh, Mulder...
********
Les yeux brillants de larmes, Scully se tourna vers son
amie.
Dans quel état est-il ?
Il a quarante de fièvre, ses poumons sont encombrés,
il présente
des signes de malnutrition. Il était très agité quand on nous
la
amené. Il a des cicatrices un peu partout sur le corps,
certaines
semblent anciennes, dautres plus récentes. Dana, je ne
veux
pas paraître curieuse... mais qui est-ce ?
Le regard bleu azur de Dana sillumina quand elle
répondit
à son amie.
Quelquun que je nai pas vu depuis quatre
ans. Le père de
mon fils.
Les yeux de Susan sécarquillèrent.
Mais je croyais quil avait disparu...
Et tu las retrouvé... Mon Dieu, Susan, je pensais
ne jamais
le revoir...
Elles furent interrompues par un gémissement.
Instantanément,
elles se précipitèrent à son chevet. Les paupières de Mulder
sentrouvrirent et ses yeux rendus vitreux par la fièvre
cherchèrent à se focaliser sur les deux visages penchés vers
lui. Une lueur de panique apparue dans son regard et il se mit
à respirer rapidement. Il chercha à se relever et une sensation
nauséeuse lenvahit, lobligeant à reposer sa tête.
Laissez moi... Je veux sortir dici.
Susan intervint rapidement. Vous avez une pneumonie,
et beaucoup de fièvre. Nous allons vous soigner. Calmez
vous.
Un regain dénergie le traversa et il chercha à se
lever une
nouvelle fois. Cette fois, Dana sapprocha et prit son
visage
entre ses mains.
Mulder... Cest moi. Scully.
Il se concentra sur son visage et la regarda intensément,
avant
de secouer la tête.
Non... Cest encore une de vos ruses... Laissez moi partir.
Susan glissa un mot à loreille de son amie. Il
délire, Dana, cest
la fièvre. Ou bien tu tes trompée...
Non ! Non Susan, je suis sure de moi. Cest Mulder.
Les yeux fermés à travers lesquels coulait une simple larme,
Mulder répondit dune voix brisée.
Scully ?
Je suis là, Mulder, cest fini, je tai retrouvé....
Elle caressa une nouvelle fois son visage baigné de sueur et
de
larmes et ses cheveux humides.
Je tai cherché si longtemps, Scully... Je croyais
ne jamais
te revoir... Je suis si fatigué...
Repose toi, mon amour. Je te promets que je serai là à
ton
réveil.
Elle prit sa main et la porta à ses lèvres.
********
Il se réveilla avec une sensation de quiétude quil
pensait
avoir oublié. Pour la première fois depuis bien longtemps,
il se sentait en sécurité. Il ouvrit les paupières et tourna
la tête, cherchant dans ses souvenirs la phrase quil avait
entendu avant de se plonger dans une bienfaisante inconscience.
Et elle était là, endormie profondément sur le fauteuil
près
de son lit dhôpital, le visage encore marqué par les
larmes, mais
si belle, mon dieu si belle. Il se délecta de longues minutes
de son visage avant doser la toucher, dabord
timidement,
puis de façon plus insistante. Sa main sur sa joue, il murmura
son nom.
Scully...
Elle ouvrit les yeux en entendant son nom et son visage
séclaira dun sourire quelle ne réservait
quà lui.
Tu es réelle ?
Son sourire sélargit et elle lui répondit, moitié
riant,
moitié pleurant.
Oh oui, Mulder, je suis réelle. Comment te sens-tu ?
Elle posa une main légère sur son front et fut heureuse
de constater que la fièvre semblait avoir diminuée.
Fatigué... Sale... Heureux. Jai tant de choses à
te dire,
Scully.
Raconte moi, Mulder.
Ils mont laissé partir il y a six mois... Je me
suis
retrouvé une nuit dans une forêt, à lendroit même
où ils mont enlevé. Presque nu, faible et malade à
crever.
La première chose que jai fait a été de tappeler.
Après
tout ce temps, après tout ce que jai vécu, je me
souvenais
de ton numéro de téléphone...
Et tu nas eu personne... jai déménagé il y a deux ans...
Javoue que jai paniqué. Mes pensées
étaient peu cohérentes
à ce moment précis... Jai essayé dappeler le FBI,
pour
contacter Skinner...
Walter est mort dune crise cardiaque peu de temps
après
ton enlèvement...
Frohyke, Byers et Langly...
Ils sont morts dans un attentat... ici même, à New York.
Jétais sans papiers, sans argent, jai cru
que jallais
perdre le peu de raison quil me restait... Impossible de
localiser
ta mère... Jai même essayé dappeler ton frère...
Jai fini par
penser quaucun de vous nétait réel... Que je
navais jamais
vécu la vie que javais cru vivre avant mon enlèvement.
Jai
atterri en prison pour vagabondage...
Et personne na songé à vérifier le fichier des
personnes
disparues ?
Mulder souleva les épaules, les yeux remplis de tristesse.
Ils mont collé dans un asile daliéné.
Jai assez peu de
souvenirs de ce moment. Je crois que jai réellement perdu
la raison à cette période. Jétais terrorisé par des
flash-backs
nuit et jour, je revivais les expériences quils mont
fait subir...
Ils mont torturé, Scully... Tu ne peux pas imaginer ce
quils mont
fait...
Il se mit à trembler de tout son corps et elle posa une main
rassurante sur son épaule.
En te voyant, Mulder, je peux imaginer ce que tu as enduré.
Il reprit peu à peu le contrôle de son corps et se remit à
parler,
les traits de son visage tirés par la fatigue et
lémotion.
Jai fini par menfuir. Jai survécu
comme jai pu, la peur au
ventre à chaque fois que je volais un peu de nourriture.
Jai
fait du stop, jai fini par arriver à Washington. Jai
essayé
dentrer au siège du FBI, mais ils ne mont même pas
laissé
pénétré dans le bâtiment.
Les contrôles se sont renforcés depuis les attentats...
Jétais au bout du rouleau. Jai pensé à
tout, même au suicide.
Mais il fallait que je te retrouve...
Par quel miracle es tu venu à New York ?
On se fait des amis quand on est dans la rue... On
ma dit
quà New York, les soupes populaires étaient meilleures
que partout ailleurs...
Scully se mit à rire, des larmes dans les yeux. Après tout
ce quil avait subi, son humour était resté intact.
Linquiétude replaça rapidement la joie dans les yeux
de Scully quand elle lentendit prononcer sa phrase
suivante.
Scully... Aussi heureux que je suis de tavoir
retrouvé,
je veux que tu saches une chose... Je suis dévasté, aussi bien
sur le plan physique que psychologique. Une thérapie pendant
le temps quil me reste à vivre ne suffirait pas à effacer
le traumatisme
de ces dernières années... Je ne veux pas être un fardeau pour
toi. Si les gens me trouvaient dingue avant- ...
Mulder, tu nas jamais été dingue. Ton esprit,
ton intelligence,
sont intacts. Nous trouverons les meilleurs psychothérapeutes...
Je serai là tout le long du chemin...
Ils restèrent un long moment à se regarder, incapables
lun et
lautre de retenir les larmes qui coulaient librement sur
leurs
joues. Scully se leva finalement et se pencha sur lui timidement,
lui offrant ses lèvres, quil embrassa dune façon
presque révérencieuse.
Un sourire se dessina sur son visage ; la fatigue et
lémotion le
submergea et il sendormit presque instantanément.
**********
Scully gara la voiture devant sa maison et se tourna vers
Mulder, qui était resté silencieux depuis sa sortie de
lhôpital.
Elle le sentait un peu perdu, vulnérable et désorienté.
Physiquement,
il avait repris le dessus, son apparence restant celle dun
homme
qui avait vécu un enfer mais il avait grossi de quelques kilos
et
elle avait même réussi à lui faire couper les cheveux.
Émotionnellement,
elle savait quun long chemin restait à parcourir. Mais
elle était prête
à laider à combattre ses démons. Il lui restait une
chose à faire, et
pendant quelle laidait à sortir de la voiture, elle
lui fit face.
Mulder il faut que je te dise quelque chose. Il y a
quelquun dans
ma vie qui compte plus que tout.
Le visage encore pale de Mulder se décomposa et elle crut
quil
allait défaillir.
Cette personne te connaît car je lui ai parlé de toi
depuis quelle
est entrée dans ma vie. Elle sait ce que tu représentes pour
moi.
Scully...
Cest notre fils, Mulder. Il a bientôt quatre ans.
Les yeux de Mulder se fermèrent lespace dun
instant, et
quand il ouvrit ses paupières, elle put lire dans ses yeux aux
riches chatoiements dor et de vert tant despoir et de
bonheur
quelle en fut bouleversée. Elle le prit par la main et
lentraîna
dans la maison dans laquelle résonnait des éclats de rire.
FINIS
Ca vous a plu ???
alors un petit mot ça serait sympa