Titre : QUAND ON NA PLUS QUE LAMOUR
Auteur : Valérie
Émail : valeriec2@wanadoo.fr
Spoilers : Requiem.
Disclaimer : les personnages que vous allez découvrir
appartiennent à Chris Carter, à la Fox et aux merveilleux
acteurs qui leur ont donné vie.
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Jai du mal à me concentrer sur la route qui défile devant moi. Lhôpital est à près de deux heures de route de laéroport. Mes mains tremblent imperceptiblement sur le volant. Jentends encore et encore la voix de Skinner mannoncer la nouvelle. Je me revois, immobile sur la chaise, les jambes coupées par lémotion. Skinner a du mal à garder son masque froid lui aussi. Le ton de sa voix révèle son trouble et son espoir. Il me donne carte blanche pour foncer vers cette petite ville perdue au fin fond de lOregon. Lhomme qui lui a été décrit ressemble étrangement à Mulder.
Mulder a disparu depuis quinze mois. Quinze mois de doute, de douleur et dattente. Quinze mois de bonheur malgré tout avec au fond de moi cette joie profonde, incroyable, ce cadeau de la vie. Dawn a sept mois. Cest une enfant magnifique, si belle avec des cheveux blond vénitien et ses yeux noisettes qui pétillent de vie. Maman dit quelle a mon nez et mes cheveux, elle a la bouche et les yeux de Mulder. Sans elle, je ne sais pas si jaurai eu la force de me battre, de garder les affaires non classées, de faire accepter la disparition de Mulder alors que certains lenterraient déjà. Je ne me suis arrêtée que quelques semaines pour la naissance de Dawn, et jai repris mes recherches, aidée par Skinner et les Lone Gunmen. Des photos de lui ont été envoyées dans tout le pays, par voie de presse, dans toutes les stations de police, sur les murs de toutes les gares. Rien.
Rien depuis cet appel dun médecin dun petit hôpital au fond de lOregon qui pense avoir identifié Mulder.
Jarrive enfin en ville. Je me gare rapidement et jentre, le souffle court, dans les couloirs silencieux de la petite structure. Rien à voir avec Georgetown Memorial où tout le monde se bouscule. Ici tout est calme, et on me dirige rapidement vers un service où je rencontre enfin le médecin qui nous a appelé.
Cest un homme dun certain âge, aux cheveux gris, aux yeux respirant de bonté. Sa voix est grave, rassurante. Il me parle de sa condition, mais je nentends pas ses mots. Il faut que je vois lhomme quil me décrit, afin que mes doutes se muent en soulagement. Il me conduit à travers les couloirs et mouvre enfin la porte dune petite chambre individuelle, claire et propre. Jentre doucement, il me semble que les battements de mon coeur sentendent à des kilomètres à la ronde. Sur un lit blanc, un homme, grand et mince, est étendu, les bras le long du corps. Je ne distingue pas immédiatement son visage tourné vers le mur. Ses cheveux dun brun profond sont longs et couvrent pratiquement sa nuque. Je franchis les quelques pas qui me séparent de lui et je ferme les yeux un instant. Je magenouille près du lit et des larmes roulent sur mes joues. Cest bien lui. Son visage est émacié, il porte sur la joue gauche une cicatrice que je ne lui connais pas, mais cest bien lui. Ses yeux sont ouverts sur des prunelles grises à peine teintées de vert. Mes larmes redoublent. Cest bien lui, mais ce ne sont pas ses yeux. Les yeux de Mulder sont vifs, immensément expressifs. Les yeux de cet homme sont vides, absents.
Je me tourne vers le médecin qui mexplique les circonstances de la découverte de létranger. Des randonneurs ont donné lalerte quand ils sont tombés sur cet homme nu, apathique, en plein milieu de la forêt. Daprès son état, il ne semble pas avoir passé plus de deux nuits dehors. Il ne souffre que dune légère hypothermie. Il est conscient mais totalement aréactif. Le scanner cérébral ne montre aucune anomalie. Son corps porte des traces de cicatrices, certaines récentes, dautres paraissant plus anciennes. De fines cicatrices sur son dos, ses bras et ses cuisses. Les examens sanguins révèlent une anémie relativement sévère, aucun signe dinfection, mais des carences importantes en potassium et en magnésium. Son poids est largement en dessous de la normale pour un homme de sa taille, il est dénutri. Mais rien nexplique son état, une sorte de coma vigile dont le pronostic est préoccupant.
Le médecin se tait et me laisse enfin seule avec Mulder. Je prends sa main doucement, sa main maigre, je caresse ses doigts aux ongles cassés, jeffleure les fines cicatrices blanchâtres qui veinent sa peau trop pale. Ma main remonte vers son visage, mes doigts se perdent dans ses cheveux souples, je relève quelques mèches qui tombent sur son front large. Ses yeux sont toujours perdus dans le vide, il fixe le mur, insensible à ma présence, impassible. Je lui murmure des phrases, des mots de tendresse, je lui dit ma peur et mon espoir pendant ces longs mois, mon bonheur davoir Dawn à mes côtés, sa fille, notre fille, notre miracle. Mais rien sur son visage nindique quil entend ma voix, quil est avec moi dans cette chambre blanche. Je quitte la pièce quelques heures plus tard. Mon visage doit trahir mon épuisement car le médecin mindique le motel le plus proche.
Je meffondre en tremblant dans la chambre sans âme. Ma joie de lavoir enfin retrouvé se transforme en une peur irrationnelle, peur pour lui, pour moi, pour nous. Quadviendra til de nous sil ne redevient pas lhomme quil était ? Aurais-je la force de laimer ainsi, une vie entière ? Jappelle maman pour trouver auprès delle un réconfort dont jai le plus grand besoin, puis Skinner pour organiser le rapatriement de Mulder à Washington. Je sais que je peux compter sur lui et quil va remuer terre et ciel pour trouver les meilleurs spécialistes. Je branche mon ordinateur portable et me connecte sur le Net pour trouver dans la littérature médicale des cas semblables à celui de Mulder. Au fils de la nuit, je passe de lespoir au découragement le plus profond. Les cas de guérison sont rares, et le plus souvent rien nexplique la sortie du coma des patients. Je réfléchis aux implications pratiques de létat de Mulder et les larmes que je retiens depuis des heures se déversent enfin. Je nimagine pas le voir hospitalisé en centre de long séjour mais cest pourtant ce qui risque darriver. Si son état perdure, il devra recevoir des soins constants, il sera incapable de se nourrir par lui même, ni même de marcher, encore moins prendre soin de lui. Cest avec ces pensées sombres que je mendors enfin, harassée.
Le matin mapporte des forces nouvelles. Je suis prête à me battre pour nous deux et cest dun pas presque léger que je me rends à lhôpital. Jai retrouvé Mulder, et rien ni personne ne pourra plus nous séparer. Jarrive dans sa chambre alors que linfirmière sapprête à lui donner son petit déjeuner et je lui demande gentiment de me laisser faire ce geste. Elle me laisse la place bien volontiers et doucement, comme avec un enfant trop faible, je lui présente les cuillerées de nourriture. Il est installé contre les oreillers, à moitié assis, mais sa tête penche légèrement sur le côté, comme si sa nuque était trop faible pour la soutenir. Il avale lentement, presque consciencieusement, les yeux toujours perdus au loin. Jessaye daccrocher son regard qui prend aujourdhui des reflets mordorés, mais malgré la tendresse dans ma voix, malgré mes supplications, il me regarde avec des yeux vides. Je retiens mes larmes.
Quelques minutes plus tard, je lemmène sur une chaise roulante dans les jardins de lhôpital. Il sest laissé faire comme un pantin, sans aucune réaction. Jespère que lair frais du dehors et le fait de voir autre chose que ces murs blancs vont susciter quelques réactions de sa part. Mon espoir est malheureusement vain. Je lui parle de lété naissant, de Dawn, de nous. Sa tête penche toujours sur le côté, et un petit filet de salive coule de sa bouche. Je prends ses mains, les masse doucement. Je magenouille devant lui et je laisse ma tête sur ses genoux. Jattends quil caresse mes cheveux, quil me murmure des blagues dune voix suave.
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Skinner a organisé notre retour et nous prenons lavion dans quelques minutes. Maintenant que Mulder est habillé, tellement semblable à lhomme que jai quitté il y a plus de un an, je ressens avec encore plus de tristesse la perte de son merveilleux esprit. Il na pas lair malade, simplement très mince, presque maigre. Son jean et son tee shirt flottent autour de son corps. Pendant quinze mois, jai gardé près de moi son sac de voyage avec quelques affaires. Ce matin, avant notre départ de lhôpital, je lai rasé soigneusement, je lai habillé avec laide dune infirmière. Cest son tee shirt préféré, son tee shirt de base ball. Jai arrangé comme jai pu ses cheveux trop longs, mais je lui ferai couper dès notre retour. Je lui ai expliqué que nous allions quitté cet hôpital, et que tout irait bien. Ma voix sest cassée en prononçant ces derniers mots. Je lui mens, comme je me mens à moi même. Tout ira bien. Je me répète ces mots encore et encore, comme un mantra.
Le vol a été calme, mais jai détesté les regards de pitié des membres de léquipage et des autres voyageurs. Il me faudra pourtant les affronter, ces regards, comme je devrais affronter ceux des collègues de travail, dès que la nouvelle de son retour sera connu. Depuis sa disparition, il est devenu une légende au FBI. Spooky a été enlevé par un vaisseau spatial... De quoi alimenter les conversations à la cafétéria pendant bien des mois. Puis la nouvelle de ma grossesse a alimenté les rumeurs. Jai du affronter, seule, les regards amusés, tristes ou compréhensifs selon les individus. Skinner a été comme un père pour moi, toujours présent, attentif à mon bien être. Maman ma été dune grande aide morale. Je suis restée forte, du moins en façade. Mais combien de fois je suis rentrée chez moi en larmes, épuisée par ma grossesse, avec seulement la solitude à combattre. La venue de Dawn ma redonné espoir, et jai retrouvé la force de croire à son retour.
Il ma manqué terriblement. Chaque jour depuis sa disparition, jai rêvé de nous, de notre histoire si singulière. Étonnant que jai pu devenir dépendante de lui ainsi, moi qui ai toujours voulu rester si autonome. Jusquau soir où jai enfin réalisé que lhomme qui dormait à quelques mètres de moi, dans cette chambre sombre, était lhomme qui avait changé ma vie, celui qui avait enfin su ouvrir la porte secrète de mes sentiments, celui que jaimais, avec toute mon âme. Cette nuit là jai compris quil serait le seul à pouvoir mapporter le bonheur auquel jaspirais secrètement. Et jai fait le premier pas. Je me souviens de son visage étonné, de ses yeux encore emplis de sommeil, de cette lueur damour que jai vu se former dans son regard, une telle attente, un désir fou. Je me souviens de ses mains qui tremblaient à lidée de se poser sur mon corps, de cette voix murmurée qui voulait la confirmation de mon propre désir. Je me souviens de la joie incroyable quil nous a été donné cette nuit là. Laccomplissement de toutes ces années, malgré les larmes, malgré les pertes douloureuses. Nous étions enfin lun à lautre, lun pour lautre, lun et lautre.
Depuis cette nuit, nous nous ne sommes jamais quittés. Ensemble dans la journée, nous nous retrouvions le soir chez lui ou chez moi, insatiables, affamés lun de lautre. Nous nous sommes découverts un tempérament que nous ne soupçonnions pas, nous avons ri, nous avons bu, nous avons enfin découvert que la vie ne se limitait pas au FBI et aux affaires non classées. Il y a eu cette angoisse nouvelle au fond de moi, lorsque je lai vu à bout de souffle, crachant du sang, puis terriblement affaibli par la procédure invasive que nous avons du employer pour le sauver. Mais Mulder est un battant. Cest pourquoi jai toujours su que je le retrouverais.
Tous les examens ont été répétés à Georgetown Medical Center à notre arrivée à Washington. Tous sont revenus identiques à ceux pratiqués dans lOregon. Rien nexplique son état végétatif. Les médecins mont tous conseillé de le placer dans un centre de long séjour. Cette idée me révulse, mais je sais aussi que je ne suis pas en mesure de le garder à la maison. Pas avec Dawn, pas avec mon travail au FBI.
Cest maman qui me laisse entrevoir une lueur despoir. Elle veut lui donner sa chance et me propose de le prendre à la maison. Elle a entendu parler, lors de mon propre coma, dune méthode dhyper stimulation, qui consiste à stimuler par tous les moyens possibles les patients comateux. Chant, musique, lecture, projection de vidéos, kinésithérapie... Tous les moyens sont employés pour provoquer des réactions sensorielles de la part du patient. Cela nécessite un investissement humain important, il faut au moins dix personnes différentes par jour auprès du malade, se relayant aux divers activités. Skinner se propose aussitôt, ainsi que les Lone Gunmen. Ce qui nous fait déjà six personnes avec nous. Jen parle autour de moi et immédiatement mon amie Ellen se propose. Deux personnes appartenant à la paroisse de maman offrent leur aide. Notre équipe est pratiquement constituée.
Je prends contact avec une kinésithérapeute qui officie près de chez maman. Elle connaît parfaitement la méthode pour lavoir pratiquée de nombreuses fois, avec semble-til de bons résultats. Cest une jeune femme franche et gaie avec laquelle je lie rapidement un contact amical. Susan me rappelle avec quelle rapidité les muscles des patients sankylosent et combien il est important de travailler le plus rapidement possible sur la tonicité.
Quelques jours plus tard après notre arrivée à Washington, Mulder est donc transporté chez maman, qui linstalle dans la chambre du bas et nous commençons rapidement notre traitement. Les premiers jours sont difficiles pour tout le monde, y compris pour Mulder qui semble se fatiguer rapidement devant nos sollicitations incessantes, mais la première semaine sachève bientôt et tous les acteurs ont pris leur rythme. Le vendredi soir sachève sur une petite réunion où chacun parle de sa propre expérience avec Mulder et de ses frustrations. Le fait de parler ainsi nous permet de reprendre confiance en notre mission.
Létat de Mulder reste inchangé pendant de longues semaines. Grâce aux conseils nutritionnels de léquipe soignante, kiné et infirmières, il a repris du poids et ne présente plus cet aspect malingre. Dès que le temps le permet, nous le transportons dans le jardin et sa peau se teinte de couleurs chaudes. Les progrès réalisés grâce à Susan lui permettent désormais de se tenir plus longtemps dans le fauteuil roulant que nous avons loué. Il participe également aux repas avec nous.
Jai repris ma chambre de jeune fille et Dawn occupe celle de Bill. Il ma semblé nécessaire dêtre près de lui au maximum, et cela permet à maman de se décharger un peu sur moi. Jai pris les restes de congé que je navais pas utilisé lors de ma grossesse.
Dawn grandit merveilleusement, elle est éveillée et attentive au monde qui lentoure. Je la mets en contact avec son père le plus souvent possible, et elle sest habituée à sa présence silencieuse. Elle fait partie de son programme de rééducation autant que nous autres.
Le parc non loin de la maison permet de mévader un peu. Je memmène ma fille pour de longues promenades le long du lac et cest alors même que je prends lair pour une heure ou deux que Maman mappelle sur le portable, et sa voix me fait suspecter une catastrophe. Mais bientôt les larmes dans sa voix font exploser mon coeur de bonheur. Je reprends le chemin de la maison immédiatement.
Il lui a souri. Alors quelle lui lisait le journal du matin, il lui a souri. Ces mots résonnent dans ma tête comme autant de notes de musique. Je narrive pas à le croire. Et cest seulement en arrivant dans sa chambre que je le voie enfin, un timide sourire au coin des lèvres. Je cherche ses yeux et y croire le plus merveilleux des regards. Oubliée labsence lointaine. Ses yeux expriment enfin quelque chose. Une douceur, une attente, de la joie. Nous pleurons toutes les deux sous ses yeux presque amusés.
Le vendredi soir qui suit, tous les membres de notre équipe font part des progrès dont ils ont été témoins. Des progrès infimes, mais tellement énormes pour nous. Notre patience, notre acharnement, semblent enfin être récompensés.
Mulder est présent ce soir là, avec nous tous, pour fêter son éveil. Et cest alors que je mapprête à lui proposer un verre de soda quil amorce un mouvement vers le verre. Un mouvement timide, malhabile, mais qui nous fige tous détonnement, puis qui est salué par un tonnerre dapplaudissements et de congratulations. Ses yeux saniment alors et nous sentons, pour la première fois, quil est réellement revenu parmi nous.
Ses progrès vont alors très vite dans les semaines qui suivent. Grâce à Susan et à son travail acharné, Mulder arrive bientôt à se tenir debout entre deux barres parallèles. Puis viennent les premiers pas. Raides, presque robotisés, mais peu à peu il prend confiance en lui et sa marche se fluidifie. Il nous donne une joie immense en faisant ses premiers pas à la maison en compagnie de... sa fille, qui laccompagne joyeusement.
Il mange maintenant pratiquement seul, shabille avec à peine un peu daide de notre part. Il sémerveille de voir Dawn babiller près de lui, et il nest pas rare quils sendorment dans les bras lun de lautre, délicieusement complices.
Nous communiquons avec notre regard, comme nous le faisions auparavant, de façon presque inconsciente. Je sens parfois au fond de ses yeux une immense tristesse, comme sil était conscient de son état. Nous travaillons dur sur la reprise du langage avec une orthophoniste spécialisée, mais il ne semble pas prêt de faire des progrès dans ce domaine. Ses fonctions motrices sont pratiquement normales, mais il manque létincelle qui lui donnera lenvie, ou le courage de formuler enfin ses pensées.
Létincelle se produit alors même que nous ne lattendions plus. Trois mois après son éveil, je laisse Dawn à sa garde quelques dizaines de minutes, le temps daller chercher quelques courses à lépicerie voisine. Je lui laisse la responsabilité de sa fille de temps à autre, pour lui démontrer la confiance que je lui témoigne. Je suis à la caisse du magasin lorsque jentends mon portable sonner. Jentends alors les cris de ma fille dans le combiné, et une voix presque inaudible qui murmure mon nom. Je me précipite vers la maison et je trouve Dawn en larmes dans les bras de son père. Il se tourne alors vers moi et me gratifie du plus merveilleux de ses sourires.
- Scully... Dawn sest fait mal...
Sa voix est rauque pour ne pas avoir fonctionnée pendant des mois, mais je sais enfin que Mulder est enfin revenu. Il ne sera peut être jamais plus lhomme que jai connu, mais il restera lhomme que jaime.
FIN
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