Retrouvailles

Titre : Retrouvailles

Auteur : Valérie

Spoiler : aucun

Résumé : La vie a séparé Mulder et Scully depuis deux ans. Ils se retrouvent par hasard.

Disclaimer : Les personnages que vous connaissez si bien n'appartiennent qu'à Chris Carter et à leurs fabuleux interprètes.

Vous trouverez aussi dans cette histoire quelques personnages de la série Urgences qui eux appartiennent... à leurs créateurs.

 

 

 

 

 

Épuisée par vingt longues heures de garde, Dana Scully se dirigea d’un pas lourd vers son véhicule parqué devant l’hôpital Général de Chicago. Il était 10 heures du matin et elle n’avait pas dormi plus de deux heures depuis ce qu’il lui semblait être une éternité. Ses clés en main, elle s’apprêtait à ouvrir la porte de sa voiture lorsque un bruit trop familier lui parvint. Une ambulance venait d’arriver en trombes et débarquait à la hâte le premier blessé de la matinée. Elle jeta un oeil rapide sur la scène et son coeur se serra lorsque elle découvrit que les hommes qui accompagnaient la victime portaient la veste bleu marine de toile du FBI.

Elle s’approcha rapidement pour tenter de chasser l’image qui s’était formée dans son esprit au moment même où elle avait vu les uniformes. En examinant le visage du blessé qu’on avait rapidement chargé sur un brancard en direction des Urgences, elle ne put retenir un cri, entre stupeur et souffrance.

Du sang. Du sang partout. Elle secoua la tête et reprit ses esprits. Elle était médecin urgentiste, elle devait se reprendre, ne pas laisser son émotion la submerger. Déjà le brancard avait franchi les portes du service où elle venait de passer tant d’heures. Les ambulanciers lui fournirent les renseignements dont elle avait besoin et ils s’engouffrèrent dans la première salle vide.

- Dana, tu rempiles ? Tu viens juste de finir ta garde ? Je croyais que tu devais rentrer chez toi et prendre un bon bain !

- J’ai changé d’avis, Mark. Voici un nouveau client.

- Tu as le bilan ?

- Homme, 40 ans, plaies multiples à l’abdomen et au thorax. A reçu 2 culots de O- et 3 mg de morphine. Pouls à 130, filant. TA 8.6. Respiration artificielle commencée dans l’ambulance.

L’équipe se mobilisa autour du blessé pour le positionner sur la table d’examen et chacun effectua les gestes routiniers. Mark se plaça derrière sa tête et introduisit avec précision la sonde d’intubation.

- On le ballonne. Faites chimie iono, gaz du sang. On le monte en chirurgie. Il y a du boulot. Dana, c’est bon, tu peux rentrer.

- Non Mark. Je l’accompagne en chirurgie.

Le docteur Green la regarda, surpris, mais ne dit rien. Il savait qu’il ne valait mieux pas argumenter avec cette femme de tête.

*******************

Le chirurgien opérait depuis plus de trois heures lorsque Dana sentit les prémices d’un vertige qu’elle savait dû à la fatigue et la tension nerveuse. Elle se glissa silencieusement derrière l’anesthésiste et fixa le visage de l’opéré, murmurant une prière silencieuse puis sortit discrètement de la salle d’opération en priant au chirurgien de la contacter en salle de repos dès que l’opération serait terminée. Elle se dirigea vers la petite pièce, ferma la lumière et s’allongea sur le canapé avachi. Elle s’endormit en quelques instants.

Il lui sembla qu’elle n’avait dormi que quelques minutes lorsque Benton la secoua gentiment par l’épaule pour la réveiller. Elle se frotta les yeux et essaya de se focaliser sur le visage fermé de Benton. Il n’avait pas de bonnes nouvelles. Elle le connaissait bien pour avoir travaillé depuis un an chaque jour à ses côtés.

- Dana, ton patient est critique. Aucune des balles n’a atteint d’organes vitaux, mais la multiplication des plaies est préoccupante. Il nous a lâché à deux reprises, mais nous l’avons récupéré. Ses constantes sont stables, mais tu sais bien qu’il faut attendre au moins vingt quatre heures avant de se prononcer dans ce genre de cas. On vient de l’emmener aux soins intensifs. C’est quelqu’un que tu connais ?

- Oui... Une vieille connaissance. Merci d’avoir fait le maximum, Peter.

**************

Dana sourit aux infirmières qui travaillaient en silence autour des six lits de l’unité des soins intensifs et s’approcha du lit dans lequel il avait été installé. Elle s’assit sur la chaise de plastique blanc et de façon instinctive prit le pouls de l’homme qui gisait, inconscient, dans le lit blanc. Son torse et son abdomen étaient couverts d’imposants bandages, une perfusion courait sur le dos de sa main, le tube du respirateur sortait de sa bouche entrouverte. Sa poitrine se soulevait doucement sous l’effet de la machine qui l’aidait à respirer alors que le bip du moniteur cardiaque envoyait les signaux sonores qui attestaient de son état cardiaque.

Elle sursauta en entendant une voix douce.

- Dana ? Tout va bien ?

Elle se retourna et vit le visage souriant mais concerné de Susan Lewis, chef de service depuis quelques mois. Elle essaya ses yeux humides et répondit à son sourire.

- Oui...

- Benton m’a dit que tu le connaissais. Quelqu’un de ta famille ?

- Non... C’est mon ancien partenaire. Je t’en ai déjà parlé.

- Mulder, c’est lui ? Le fameux Fox Mulder ? Oh, Dana, je suis désolée. Mais je croyais qu’il habitait à Washington ?

- Il était sur une affaire dans la région. Ca a mal tourné, apparemment.

- Tu as l’air exténué, Dana. Tu devrais rentrer chez toi. Tu sais, nous l’avons lourdement prémédiqué pour éviter les douleurs post-opératoires qui sont considérables après ce genre de blessure. Il ne reprendra pas connaissance avant plusieurs heures.

- Il déteste ça...

Les yeux de la jeune femme étaient maintenant remplis de larmes et Susan s’approcha doucement d’elle en la prenant par les épaules. Elle la prit contre elle et Dana laissa enfin ses larmes s’échapper librement dans la nuque de son amie.

- Il déteste ça, Susan... Il faut que je reste près de lui. S’il se réveille et qu’il sent le respirateur, il va paniquer...

- Dana... Va te reposer. Je te promets de te prévenir au moindre changement de son état. Va dormir.

Elle entraîna gentiment la jeune femme vers la salle de garde et l’aida à s’allonger sur le lit, puis remonta sur elle une couverture légère. Elle déposa un baiser léger sur sa joue humide et ferma la porte derrière elle.

********************

Le service était plongé dans la pénombre lorsque elle sortit de la pièce. Elle se passa un peu d’eau sur le visage et remit ses cheveux en place avec ses doigts. Elle avait une mine épouvantable sous les spots des toilettes.

Carole, l’infirmière de garde, lui sourit en la voyant s’approcher du lit n°2. Elle lui déposa un gobelet de mauvais café dans les mains et lui fit le bilan des dernières heures.

- Il n’a pas repris connaissance, ce qui est normal compte tenu des doses importantes de sédatifs. Ses constantes sont stables, son coeur tient le coup. Il doit être en bonne forme physique pour avoir supporter ça. Pas de signe infectieux, plutôt bon signe. Je pense qu’il va s’en sortir.

- C’est un battant, Carole. Tu as prévenu sa mère ?

- Non, j’ai prévenu un certain...

La jeune infirmière rechercha dans le dossier.

- Skinner. C’est son patron semble t’il. Pas de famille à prévenir. Mais il sera là seulement dans quelques heures.

Carole s’éloigna après avoir vérifié la perfusion et les moniteurs et laissa Dana près de Mulder.

Elle reporta son attention sur lui. Son visage était pale et de grands cernes noirs ombraient ses paupières. Elle remarqua les quelques cheveux blancs qui parsemaient sa chevelure sombre au niveau des tempes, les fines rides qui couraient sur son front et autour de ses yeux. Il avait un peu changé, comme elle même, depuis deux ans qu’elle ne l’avait pas revu. Elle reconnaissait pourtant chaque trait de son visage, son front large où des mèches de cheveux humides étaient collées, son nez trop grand qu’il haïssait tant, sa lèvre inférieure pleine et sensuelle. Sa main se posa sur son bras et elle le caressa doucement, pour lui insuffler la force de se battre. Elle se retrouvait plusieurs années en arrière, où tant de fois elle était restée à son chevet. Cette époque était derrière elle, mais chaque souvenir lui revenait avec une intensité décuplée par la fatigue et l’émotion de le revoir.

Elle l’avait quitté deux ans plus tôt, brutalement, sans aucune explication. Elle était partie en laissant une simple lettre, lâchement, après une dernière confrontation, après une dernière désillusion. Elle désirait à l’époque commencer une vie normale, une vie loin des conspirations. Elle avait fui loin de lui, loin de sa passion pour la vérité qui ne les avait mené qu’au désastre. Elle avait espéré trouver une stabilité et un confort, elle n’avait trouvé que la solitude et une amertume d’avoir renoncé à suivre sa quête. Mais jamais elle ne lui avait avoué qu’il lui manquait, comme lui manquait le FBI et les enquêtes. Elle avait retrouvé un job qui la consumait autant que les XFiles, qui lui prenait son temps et son énergie, comme avant. Comme pour combler le vide de sa vie stérile.

Elle avait connu des hommes, elle avait recherché celui qui la rendrait enfin heureuse. Cruelle déception, ses aventures avaient été passagères et l’avait laissé encore plus vide. Et brutalement, il ressurgissait dans sa vie, et elle se rendait compte aujourd’hui qu’elle n’avait cherché qu’à le remplacer. Lui qu’elle n’avait jamais réussi à oublier.

Une plainte sourde la tira de sa rêverie. Les paupières de Mulder battirent un instant, puis ses yeux s’ouvrirent sur un regard troublé par les drogues dont son corps était saturé. Elle le vit tenter de combattre l’engourdissement qui devait l’assaillir puis ses prunelles vertes et brunes se teintèrent d’étonnement lorsque il la vit enfin. Sa main esquissa un faible mouvement et leurs doigts se réunirent, comme avant.

- Je suis là, Mulder. Tu as été sérieusement blessé. Tu es sous respirateur, ton poumon droit a été endommagé, ainsi que tes intestins. On te retirera le tube dès que tu seras un peu plus solide.

La main de Mulder se pressa dans la sienne et son regard la fixa avec une intensité dramatique.

- Tu souffres ? Ferme les paupières une fois si c’est le cas.

Il répondit à son signal et elle appuya sur le bouton d’appel sans le quitter des yeux. Une fine pellicule de sueur s’était déposée sur son front et elle caressa doucement ses cheveux soyeux . La douleur se lisait maintenant dans ses yeux et elle s’efforça de lui sourire. Il ferma les yeux et un masque de souffrance se déposa sur son visage.

Carole arriva quelques instants plus tard et Dana lui expliqua la situation. Immédiatement, l’infirmière injecta une nouvelle dose d’antalgiques et le visage de Mulder se détendit quelques minutes plus tard. Sa main ne l’avait pas quitté.

- Repose toi, Mulder. Tu iras mieux dans quelques heures.

******************

Le directeur Adjoint Skinner entra dans le service de soins intensifs en frissonnant. Il détestait ces endroits, synonymes de souffrance et de mort. Il les avait pourtant fréquenté trop souvent depuis qu’il connaissait Mulder. Sa propension à échouer dans les hôpitaux était proprement hallucinante. Il avait reçu il y a peu une lettre de la compagnie d’assurance qui s’occupait de tous les agents de terrain qui demandait si l’assuré n°601310 n’était pas suicidaire, pour finir aussi souvent dans un lit d’hôpital. Il avait répondu sèchement que Mulder était le meilleur agent de sa division et qu’il se mettait malheureusement en situation de danger trop souvent, au mépris de sa sécurité. Mais qu’en aucun cas il n’était suicidaire... Une réponse ironique et un peu mensongère, mais qu’il avait écrit pour protéger Mulder d’une enquête trop poussée... Si les agents d’assurance avaient rencontré Mulder, il est évident qu’ils l’auraient rayé aussitôt de leurs listes.

Skinner chassa les images qui lui revenaient à l’esprit dès qu’il évoquait les mois qui avaient suivis le départ de Scully. Mulder désespéré, abattu par le départ brutal de sa partenaire. L’homme avait été au bord du gouffre pendant plusieurs mois, et il le revoyait encore arriver au bureau le visage défait, les joues mangées par une barbe de plusieurs jours, les yeux injectés de sang, l’haleine chargée d’alcool, les vêtements froissés et défraîchis. Il le revoyait dans son appartement dévasté alors qu’il ne s’était pas présenté au FBI pendant plusieurs jours et qu’il avait craint pour sa vie. Il le revoyait allongé par terre, le corps secoué par des sanglots qu’il ne pouvait pas contrôler, toute pudeur oubliée.

Il se replongea dans ses souvenirs.


******************

Deux ans plus tôt.

Il était rentré d’un séminaire à Seattle quelques heures plus tôt. Fatigué, il s’était affalé sur son canapé et avait écouté les messages laissés sur son répondeur. L’un d’eux l’interpella et il appela immédiatement le bureau. Kim, sa secrétaire, lui répondit rapidement.

- Monsieur, on m’a signalé que l’agent Mulder ne s’était pas présenté à son bureau depuis plus de quatre jours. Je pense que vous devriez essayer de savoir ce qui se passe.

Skinner raccrocha rapidement et soupira. Il avait laissé Mulder quelques jours auparavant chez lui, apparemment à nouveau ayant le contrôle de lui même après le brusque départ de Scully. Mulder lui avait promis de reprendre le dessus et il l’avait cru. Il prit les clés de sa voiture et se dirigea vers son appartement. La porte était ouverte et il entra silencieusement dans l’appartement sombre.

Mulder était assis sur son vieux canapé de cuir, les yeux mi-clos. Il ne parut pas l’entendre approcher. Il portait les mêmes affaires que la dernière fois où il l’avait vu, un vieux jean et un tee shirt froissé, lorsque il lui avait annoncé le départ de Scully et qu’il s’était effondré devant lui. Son visage portait une barbe de plusieurs jours, et son regard était fixe et vide.

Skinner s’agenouilla près de lui, attentif à ne pas l’effrayer. Une odeur de sueur se dégageait de lui.

- Mulder ?

Le jeune homme mit plusieurs minutes avant de lui répondre. Ses yeux s’animèrent un peu et il lui répondit d’une voix rauque.

- Monsieur ? Qu’est ce que vous faites là ?

- La porte était ouverte, Mulder. Je suis venu voir comment vous alliez. Savez vous quel jour sommes nous ?

Mulder secoua la tête.

- Quand avez-vous mangé ou dormi pour la dernière fois ?

- Je... Je ne sais pas. Ca n’a pas d’importance. Je n’ai pas faim Walter.

Skinner pressa ses lèvres fermement. Sa première réaction était de la colère, mais il savait que Mulder n’avait pas de besoin de ça actuellement. Au lieu de cela, il se leva et prit Mulder par les épaules, le mettant sur ses pieds. Il se demanda combien de poids son agent avait pu perdre depuis le départ de Scully. Il semblait plus frêle, et presque transparent.

Il pressa Mulder dans le couloir menant à sa salle de bains.

- La première chose dont vous avez besoin est d’une douche. Et ensuite vous allez manger.

Mulder s’arrêta et se tourna vers lui, son visage vide de toute expression.

- Bien sûr, Walter. Je vais faire cela.

Mulder entra dans la salle de bains avec des affaires propres que Skinner lui avait tendu un instant plus tôt. Après avoir fermé la porte derrière lui, il regarda autour de lui avec confusion. Qu’est ce qu’il était supposé faire ? Oui, une douche. Mécaniquement, il entra dans la douche et fit couler de l’eau tiède. La sensation était presque plaisante, après être resté si longtemps immobile. Il avait oublié comme s’était bon de se sentir propre. Il resta là un long moment, perdu dans ses pensées, entouré par l’eau tiède. Il était supposé faire autre chose après ça. Son regard se porta sur le savon et le shampooing. Se laver, oui. C’était l’étape suivante.

Il sortit de la douche alors que l’eau commençait à refroidir. Il s’enveloppa d’une serviette, des frissons parcourant son corps. Il fixa le lavabo pendant un long moment, puis ses mains attrapèrent la brosse à dent et le dentifrice, puis ensuite le peigne et enfin les vêtements propres. Ses gestes étaient automatiques, mais son esprit n’était pas là. Il se regarda dans le miroir, étonné de découvrir un étranger devant lui.

Deux heures s’étaient écoulées depuis que Mulder était rentré dans la salle de bains. Skinner était prêt à défoncer la porte quand Mulder émergea enfin, propre, les cheveux encore humides et non rasé. Dans son actuel état d’esprit, Skinner préférait que Mulder n’approche pas un rasoir de son visage.

- Venez avec moi. Vous devez manger.

Mulder haussa les épaules et le suivit dans la cuisine. Ses yeux suivirent son patron alors que celui ci cherchait les ustensiles et de la nourriture. Il tomba finalement sur une brique de soupe et entreprit de la faire chauffer. Mulder n’avait sans doute rien avalé depuis plusieurs jours et c’était le meilleur moyen de lui faire manger quelque chose. Il lui tendit le bol et une cuillère.

Mulder lui prit des mains, ne sachant pas très bien quoi en faire. Puis son auto pilote reprit le dessus et il commença à manger, très doucement. Les gestes paraissaient automatiques.

Skinner s’assit en face de lui et le regarda attentivement. Mulder avait coopéré à tout ce qu’il lui avait demandé et cela l’effrayait plus que tout. Ce n’était pas du tout l’homme arrogant et combatif qu’il avait connu. Celui ci était mort le jour où il avait découvert le départ de Scully. Il était pratiquement certain que s’il le laissait seul à nouveau, il reprendrait sa place sur le canapé et ceci jusqu’au jour où lui ou les Lone Gunmen ne viennent à nouveau lui faire reprendre contact avec la réalité. Dans un soupir, il se demanda si la meilleure chose n’était pas de le faire hospitaliser pour dépression. Mais il oublia rapidement cette idée. C’était le moyen le plus radical pour le faire sombrer inéluctablement dans la folie.

Les deux hommes restèrent longtemps silencieux, puis Skinner essaya de le faire parler un peu.

- Pourquoi êtes vous resté ainsi sur le canapé pendant des jours, Mulder ?

Mulder haussa les épaules et soupira.

- Je ne sais pas.

- Kim m’a dit que vous n’étiez pas venu au bureau depuis quatre jours.

- Ca n’a pas d’importance. Je m’en fous.

Skinner sentit une sueur froide couler dans son dos.

- De quoi vous foutez vous, Mulder ?

- De tout. Je me fous de tout.

- Vous vous foutez même des XFiles, Mulder ?

- Oui.

Sa réponse était venue dans un souffle, à peine perceptible.

L’étendue de sa réponse fit frémir Skinner. Il eut brutalement peur que Mulder ait atteint le point de non retour, celui même où le fait de manger, de dormir ou de respirer n’ait plus la moindre importance. Il ne voulait pas réellement continuer à vivre, mais pas vraiment mourir non plus, car il aurait eu maintes fois l’opportunité d’en finir avec une existence qu’il ne supportait plus. Que restait-il de lui ? Si Mulder n’avait plus la force de vivre, que pouvait-il faire pour lui ? Cette pensée l’effraya.

- Ca va aller, Walter.

Les mots avaient été prononcés doucement, dans un murmure mais Skinner se rassura silencieusement. Mulder était encore là, quelque part sous cette enveloppe de détachement et d’oubli. Il avait besoin de guérir intérieurement et ensuite il serait prêt à prendre soin de lui activement.

- J’ai peur pour vous, Mulder.

Mulder le regarda un moment et Skinner fut effrayé par ce qu’il vit : une peine intense, un désespoir profond. Jamais il n’avait vu tant de vulnérabilité dans les yeux de son ami.

- N’ayez pas peur. Ca va aller. Merci.

******************

Depuis ce jour, il avait demandé l’aide de Frohike, Byers et Langly et Mulder avait fatalement été obligé de faire un choix. Le choix de vivre ou celui de mourir. A leur grand soulagement, il avait choisi de vivre, même si sa personnalité était maintenant plus sombre. Il était plus sérieux, avait perdu une grande partie de son humour qui faisait son charme mais au moins il mangeait, il dormait, il vivait. Il leur restait maintenant à le convaincre qu’il y avait une vie après Scully.

Il se revoyait l’aider à se relever pour retrouver un peu de dignité et chaque jour l’aider à oublier la douleur de l’absence. Il se souvenait du jour où il avait demandé sa mutation dans la section des Crimes Violents et reprendre son ancien rôle de Profiler. Oubliés les XFiles, pour mieux oublier Scully. L’immersion dans les esprits dérangés des serial killers ne lui autorisait pas de répit. Sa santé mentale avait été mise en péril pendant les premiers mois et Skinner avait du le convaincre de suivre une thérapie pour tenter de juguler son détresse. Il avait repris le dessus, peu à peu, mois après mois, avec son aide et celle de ses trop rares amis, malgré des rechutes, quand les démons qui l’assaillaient revenaient en force et où il ne trouvait refuge que dans l’alcool et le mépris de lui même.

Ils avaient développé des liens de confiance et d’amitié qui ne s’étaient jamais démentis. Il le considérait un peu comme son fils, et il espérait être pour Mulder l’image paternelle qu’il avait tant souffert de ne pas avoir. Le savoir blessé et au bord de la mort lui déchirait le coeur.

Il s’approcha doucement du lit que l’infirmière lui avait indiqué. Mulder avait les yeux fermés, sa poitrine se soulevait régulièrement. Il grimaça en voyant qu’il était sous respirateur et prit sa main doucement. Il détailla les bandages qui recouvrait son corps et soupira en pensant à la douleur qu’il avait devoir affronter lors de son réveil. Un pas léger derrière lui le fit se retourner. Devant lui, il découvrit le visage pale de Scully, sa silhouette fine, presque maigre. Sa surprise fut totale.

- Scully ? Qu’est ce que vous faites là ?

- Bonjour, monsieur. Je travaille dans cet hôpital. C’est une coïncidence dont j’aurais bien voulu me passer.

- Comment va t’il, Scully ?

- Il est stable. Il a repris connaissance il y a quelques heures. Il souffre. Mais je pense qu’il est tiré d’affaire.

- Bien. Comment allez vous ?

- Ca va, monsieur. Je suis titulaire ici, j’ai une vie agréable. Je me sens bien dans cette ville.

- Mulder sait que vous êtes ici ?

- Oui. Enfin je crois. Il n’est que faiblement conscient et souffrait beaucoup lorsque il a repris connaissance.

- Ca va être un choc pour lui, vous savez. Il a eu du mal à surmonter votre départ. J’ai cru qu’il ne s’en remettrait pas.

Scully le regarda avec des yeux tristes. Elle s’approcha de Mulder et prit furtivement sa main.

- Venez, Walter. Je vous offre un café.

Ils s’éloignèrent silencieusement du lit et Scully entraîna Skinner dans les couloirs animés. Ils entrèrent dans la cafétéria et elle lui désigna un siège, avant de se diriger vers le distributeur. Elle le rejoignit quelques minutes plus tard, deux tasses fumantes à la main. Elle s’assit en face de lui et essaya de capter son regard.

- Que vouliez-vous dire, Walter, quand vous avez dit que vous avez cru qu’il ne se remettrait pas de mon départ ?

- Scully, je n’ai jamais compris comment deux personnes aussi... intimes que vous avez pu vous séparer ainsi, d’un jour à l’autre.

- J’avais mes raisons, monsieur. Et j’espère que Mulder les a compris.

- Sans doute, Scully. Mais il a payé le prix de votre départ.

- Comment allait-il avant cet accident ?

- Infiniment mieux que pendant les mois qui ont suivis votre départ, Dana. J’ai cru que nous allions le perdre. Il ne mangeait plus, il travaillait seize heures par jour, il avait repris la cigarette et il n’était pas rare qu’il passe la nuit dans les bars. C’était une épave, Scully.

La jeune femme baissa les yeux. Les mots de Skinner la culpabilisaient plus que tout. Elle savait en le quittant que Mulder aurait des difficultés à accepter son départ, mais jamais elle n’aurait penser que cela puisse le détruire ainsi. Ce que Skinner ne savait sans doute pas, c’est qu’elle l’avait quitté alors qu’ils venaient d’entamer une relation amoureuse tumultueuse et passionnée. Trois mois après leur premier baiser, elle s’était rendue compte que Mulder la consumait peu à peu et elle avait eu peur. Elle avait choisi la fuite.

- Il a repris le dessus, peu à peu. Mais j’ai peur que... le fait de vous revoir ne le trouble profondément. Scully... Je n’ai pas de conseil à vous donner, mais je l’ai tenu à bout de bras pendant des mois. Je n’ai pas vraiment envie de renouveler cette expérience. Et il mérite de trouver enfin la paix.

La jeune femme baissa la tête et soupira. Elle savait ce que Skinner tentait de lui dire. Il fallait qu’elle soit sûre de ses sentiments.

- Je vais retourner le voir.

**************

Elle somnolait sur le fauteuil lorsque elle sentit une main fraîche se poser sur son épaule. Elle ouvrit les yeux instantanément et se plongea dans le regard intense de son ancien partenaire. Elle lui sourit et posa une main apaisante sur son front. Il paraissait paniqué et tentait de combattre le respirateur. Elle appela l’équipe de soins et procéda aux gestes de façon mécanique, tout en lui parlant d’une voix douce. Il le quittait pas des yeux.

Cinq minutes plus tard, avec l’aide d’une infirmière, elle lui avait ôté le respirateur. Ce simple fait l’avait sans doute épuisé car il luttait contre le sommeil. Elle lui présenta un verre d’eau avec une paille et il aspira quelques gorgées qui apaisèrent sa gorge sèche et douloureuse.

Avant de fermer les paupières, à bout de forces, il murmura :

- Tu es réelle ?

Elle lui sourit et prit sa main doucement.

- Oui. Je suis réelle.

Un pâle sourire se dessina sur ses lèvres craquelées et il pressa sa main dans la sienne.

********************


Il se réveilla dans un océan de douleur. Son corps entier le faisait souffrir, et il prit conscience de l’endroit où il se trouvait. Une chambre d’hôpital. Les événements qui l’avaient conduit ici lui revinrent lentement en mémoire. Il s’était fait abattre par l’homme qu’il traquait depuis des jours lors de la tentative d’arrestation. Il grimaça en soulevant le drap qui recouvrait son corps, découvrant les nombreux pansements et les drains. Il était fatigué. Si fatigué...

La chambre silencieuse était plongée dans une douce pénombre. Dans son esprit englué par la souffrance, il se souvint du lumineux sourire qui l’avait accueilli lorsque il avait repris connaissance la première fois. Scully... Il savait que ce n’était pas un rêve. Il avait senti sa petite main dans la sienne, il avait senti ses doigts fins dans ses cheveux. Pourquoi le destin lui jouait-il des tours aussi cruels ? Il ne pensait jamais la revoir. Elle avait refusé toutes ses tentatives de reprendre contact avec lui. Elle voulait l’oublier et voilà qu’elle était à nouveau revenue dans sa vie. Il ferma les yeux, et se revit deux ans plus tôt, quand il avait découvert qu’elle était partie. Sa poitrine se serra en repensant à la douleur qu’il avait ressenti, à l’abîme dans laquelle son départ l’avait plongé. Il s’était senti trahi, abandonné. Il avait pensé mettre fin à ses jours. Seul Skinner et les Lone Gunmen l’avaient empêché de se suicider. Le désespoir l’avait englouti si profondément qu’il s’était noyé dans l’alcool pendant des jours pour éviter de faire face à la réalité. Il était perdu sans elle. Elle était toute sa vie.

Il avait repris le dessus, mais quelque chose en lui était définitivement brisé. Quand elle était partie, il avait perdu la meilleure partie de lui même. Elle était son âme soeur.

Il se laissa aller à ses sombres pensées avant que le sommeil ne l’emporte.

*****************

Les jours passèrent, apportant leurs lots quotidiens de douleurs et de soulagement. Mulder était partagé entre le bonheur de revoir la femme qu’il avait tant aimé et la douleur de savoir qu’elle n’était plus sienne. Elle était attentive, souriante et détendue, et quelquefois il avait presque l’impression d’être revenu des années en arrière. Ils plaisantaient, ils se remémoraient les affaires non classées, elle lui donnait des nouvelles de sa famille, elle lui présentait ses collègues et amis. Il faisait bonne figure, mais son coeur était déchiré. Il se raisonnait en tentant d’étouffer les sentiments qu’il éprouvait, il se disait qu’il avait trop souffert de son départ et qu’il avait trop travaillé sur lui même pour se sortir de l’abîme.

Scully de son côté partageait une même ambivalence. Depuis sa conversation avec Skinner, la culpabilité l’avait envahi et ne l’avait pas quitté. Elle sentait Mulder vulnérable et avait peur de faire renaître un espoir qu’elle savait ne pas pouvoir assumer. Elle avait reconstruit sa vie, et même si celle ci n’était pas celle dont elle avait rêvé, elle ne se sentait pas prête à renouer avec cet homme complexe et singulier, passionné et égocentrique, attachant mais si torturé.

Lorsque sa sortie fut autorisée, elle fut presque soulagée de le voir sortir à nouveau de sa vie.

****************

Elle lui avait proposé de l’accompagner à l’aéroport. Skinner était reparti quelques jours auparavant, en la mettant en garde.

- Ne lui faites pas de mal. Il a déjà trop souffert.

Elle avait acquiescé d’un mouvement de tête, en espérant de pouvoir tenir la promesse qu’elle s’était faite à elle même.

La tempête s’était levée sur Chicago quelques heures avant que Mulder ne sorte de l’hôpital. Ils progressèrent difficilement jusqu’à l’aéroport, mais Scully savait que les vols seraient sans doute annulés. Mulder avait insisté pour essayer malgré tout de repartir à Washington.

L’annonce de l’annulation de tous les vols pour vingt-quatre heures mina ses espoirs.

- Rentre chez toi, Scully. Je vais attendre que la tempête se calme. Je prendrais le premier vol.

Il avait dit cela d’un ton las, le corps encore douloureux et l’esprit embrumé par les médicaments contre la douleur qu’il devait prendre très régulièrement. Il souhaitait retrouver son appartement, sa routine quotidienne, le confort tout relatif sa vie.

- Mulder, tu tiens à peine debout. Il n’est pas question que tu restes à l’aéroport à attendre un vol qui ne sera peut être pas là avant des dizaines d’heures.

- Et tu proposes quoi ?

- Viens à la maison.

Elle avait murmuré sa réponse, espérant presque qu’il refuse.

Ses yeux avaient brillé l’espace d’un instant, puis avaient repris leur triste qualité. Il était partagé entre le désir de passer encore quelques heures avec elle et la peur de retrouver une intimité qu’il avait voulu oublier. Ses blessures lui rappelaient malgré tout qu’il aurait du mal à rester assis des heures sur un banc d’aéroport inconfortable.

- D’accord, Scully. Allons chez toi.

****************

Mulder entra derrière Scully dans son appartement. Elle portait son sac de voyage et lui offrit de s’asseoir sur le canapé alors qu’elle préparait le dîner. La tempête faisait rage dehors et les rafales de neige se déchaînaient sur les fenêtres. Il observa son appartement, retrouvant des objets et des meubles qu’elle possédait à Washington. Ses yeux se fermèrent malgré lui et il s’endormit rapidement.

Elle le retrouva à demi allongé, la bouche entrouverte, le visage pale mais serein. Elle soupira. C’était si étrange de le voir dans son nouvel univers. Elle le couvrit d’une couverture légère et s’assit sur le fauteuil près de lui, incapable d’ôter son regard de son visage, de son corps. Il était très mince, presque maigre après des jours d’hospitalisation. Elle en avait presque mal de le regarder ainsi. Elle réprima un sanglot. Ils auraient pu être si heureux ensemble, ils s’aimaient tant. Elle était consciente qu’une partie d’elle même était morte lorsque elle l’avait quitté.

************

Lorsque il se réveilla, deux heures plus tard, ils dînèrent dans un silence presque total, les yeux rivés sur leurs assiettes pour éviter de croiser leurs regards, comme s’ils avaient peur d’eux mêmes, des mots qu’ils auraient pu prononcer.

C’est finalement Mulder qui brisa le silence, d’une manière si brutale qu’elle sursauta presque.

- Pourquoi es-tu partie, Scully ?

La question la prit par surprise. Ils n’avaient pas abordé le sujet durant les jours précédents.

- Je... Tu demandais trop de moi, Mulder. J’avais l’impression que tu me consumais entièrement, que j’étais devenue ton seul repère. J’avais peur de me laisser engloutir...

- Par mon amour pour toi ?

- Oui. Tu étais si exclusif... si intense.

- Je n’ai jamais aimé ainsi, Scully... Tu étais tout pour moi, c’est vrai, après la mort de ma mère, après Sam... Mais je pensais que tu m’aimais suffisamment pour supporter cela.

- J’ai toujours été très indépendante, Mulder. J’avais l’impression d’étouffer.

Ils se regardèrent un long moment, puis Mulder reprit, la voix brisée par l’émotion.

- Je t’ai détesté pour ce que tu m’as fait, Scully. Je me suis senti rejeté, j’ai compris que je ne pourrai jamais être aimé pour ce que je suis...

- Non... Ne dis pas cela... Tu es un homme exceptionnel, Mulder. Mais...

- Mais tu ne peux pas m’aimer comme je t’aime, c’est cela ?

- Je t’aime, Mulder. Je t’aime vraiment...

- Arrête.

Elle prit sa main dans la sienne et caressa ses longs doigts fins. Il la repoussa presque brutalement.

- J’ai trop souffert après ton départ, Scully.

Elle se leva et s’approcha de lui, caressant sa nuque doucement.

- J’ai changé, Mulder. J’ai compris que les sentiments que j’avais pour toi étaient impérissables.

- Tu n’as jamais essayé de me contacter. Trop fière pour cela, n’est-ce-pas ?

Il avait levé les yeux vers elle, et elle se laissa envoûter par son regard si triste, si beau. Elle avança son visage vers lui, et il ferma les yeux, savourant et redoutant à la fois ce qu’il savait inévitable. Les lèvres de la jeune femme se posèrent sur les siennes et ils s’embrassèrent passionnément, avant qu’il ne la repousse dans un sursaut de conscience.

- Scully... non... Je ne peux pas...

Elle avait posé les mains sur lui, glissant ses doigts fins sous ses vêtements, caressant sa peau.

- Mulder...

Elle avait capturé sa bouche à nouveau, lui faisant perdre la tête. Il agrippa ses cheveux, et lui rendit son baiser de façon passionnée et intense, incapable de nier plus longtemps le désir qui inondait son corps et son âme. Leur étreinte se fit violente, et ils se retrouvèrent bientôt affamés l’un de l’autre, se faisant l’amour plus intensément qu’au premier jour de leur passion.

************

Il avait fini par s’endormir, terrassé par la fatigue et l’émotion. Elle se tourna doucement vers lui, le caressant du regard, effleurant ses cheveux humides, émerveillée qu’il ait pu lui donner tant alors qu’il souffrait encore tellement de ses blessures. Elle se laissa aller sur l’oreiller, comblée et pourtant inquiète. Comment allaient-ils réagir après ce soir ? Que ferait-elle si il lui demandait de tout quitter pour le rejoindre ? Elle chassa ses interrogations et tenta de trouver le sommeil.

Dehors la tempête faisait rage.

*************

La sonnerie du téléphone la réveilla au petit matin. Elle répondit d’une voix endormie.

- Walter Skinner à l’appareil. Mulder n’a pas pris l’avion, les vols étaient annulés. Savez-vous où il est ? Son téléphone ne répond pas.

Elle hésita un moment avant de répondre.

- Il est chez moi, Walter. J’ai... proposé de l’héberger jusqu’à la reprise des vols.

- Je vois.

Le ton de son ancien supérieur était réprobateur.

- Je peux lui parler ? Il est près de vous ?

- Il dort encore. Voulez-vous qu’il vous rappelle ?

Un bruit de pas lui fit tourner la tête. Mulder se tenait dans l’échancrure de la porte, le visage crispé par la douleur, les mains posées sur son abdomen sensible. Elle lui fit signe d’approcher et lui fit comprendre qui était à l’appareil. Il tendit la main vers le téléphone.

- Je suis là, monsieur. Scully m’a proposé de dormir chez elle puisque tous les vols étaient annulés.

- Vous allez bien, Mulder ?

Il esquissa un sourire en entendant le ton soucieux de son ami.

- Ca va... Je crois quand même que je vais rester quelques jours à Chicago. J’avoue que je ne suis pas vraiment en pleine forme.

- Vous voulez dire chez Scully, Mulder ?

Il dégluttit et ferma les yeux un instant.

- C’est possible. Je ne sais pas encore. Je vous tiendrai au courant.

Il raccrocha et se tourna vers la jeune femme, dont le visage était tendre et souriant.

- Bonjour.

- Bonjour, Scully.

- La tempête s’est calmée dans la nuit.

- Oh... Je vais pouvoir prendre le premier vol alors...

- Non... Ce n’est pas ce que je voulais dire. J’aimerai... que tu restes quelques jours. Je voudrai prendre soin de toi...

- Ton idée de la thérapie n’est à mon avis pas la meilleure pour un abdomen douloureux...

Il avait dit cela avec un petit sourire aux lèvres.

- Je connais plein d’autres façons de calmer la douleur.

- Ah oui ? Tu me fais une démonstration ?

- Je vais d’abord de préparer un petit déjeuner. Mulder tu n’as que la peau sur les os !

- Ce sont tes copains de l’hôpital, Scully. Ils ne m’ont donné que des horreurs à manger.

- Reste un peu et bientôt tu devras courir pour perdre tes kilos superflus.

- C’est une proposition, Scully ?

Sa voix était devenue grave et sérieuse.

- C’est une suggestion, Mulder. Tu peux y réfléchir...

Il s’avança vers elle et déposa un baiser léger sur ses lèvres.

- C’est tout réfléchi, Scully. J’accepte.

Elle ne dissimula pas sa joie et répondit à son baiser.







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