Un noel blanc

Auteur : Valérie, as PoorMulder
Titre : Un noël blanc
Spoilers : aucun
Catégorie : MSR. MT.




Mulder tourna ses yeux fiévreux vers Scully et pour
la troisième fois en deux heures lui tint le même
discours.

“Scully, on perd notre temps ici. Je suis sûr que
ça va aller mieux avec un aspirine et un peu de
repos. Je me suis peut être...” Il se leva tout
en continuant à parler et aussitôt se rassit
lourdement, le visage grimaçant de douleur. “... fait une
déchirure musculaire,” dit-il en se tenant le bas du
ventre, les traits crispés par la souffrance.

“Et c’est bien connu que les déchirures musculaires
arrivent comme ça, spontanément, sans avoir fait
le moindre effort”, répondit Scully, souriante mais
concernée par l’état de son partenaire. “Et donnent
de la fièvre. Mulder, je suis pratiquement certaine
que tu fais une crise d’appendicite. Tu en présentes
tous les signes. Il faut que tu sois vu par un
chirurgien.”

“On aurait pu au moins rentrer à Washington. Ils me
connaissent, au moins là bas,” répondit Mulder, avec
une pointe d’humour, le visage entre les mains, les
coudes sur les genoux.

Scully ne put faire autrement que sourire. Elle adorait
quand il prenait ce ton d’enfant boudeur et regrettait
simplement qu’elle ne puisse voir son visage à ce
moment précis. Elle imagina la lèvre inférieure
propulsée en avant, les yeux de chien battu et sa main
se posa instinctivement dans le creux de sa nuque. Elle
le sentit frissonner au contact de sa main fraîche.

“Je suis sûre que ça ne va plus être long. Et j’ai
entendu dire que les médecins des urgences du Cook
County étaient les meilleurs de Chicago. Allez, essaye
de te détendre un peu. De toutes manières, l’aéroport
est fermé depuis deux heures.” Tout en lui murmurant
ces paroles apaisantes, elle l’entraîna contre elle et le
poussa à poser sa tête sur ses genoux. Il ne résista pas
longtemps, étendit ses jambes sur le siège vacant à
côté de lui et se laissa glisser sur les genoux de Scully.
Il se sentait nauséeux et faible et ses paupières se
fermèrent malgré lui. Il sentit la main de Scully dans
ses cheveux, caressante et douce.

“Tu sais que tu peux faire ça aussi souvent que tu le
veux, Scully, même quand je ne suis pas malade ou à
l’agonie...”

Scully sourit de nouveau en entendant sa voix
ensommeillée. Elle accentua sa caresse, laissant ses
doigts glisser dans ses cheveux épais et doux, tout en
exerçant une légère pression sur son crâne. Elle posa
son autre main sur son épaule et nota que même à
travers sa chemise elle pouvait sentir la tiédeur
anormale de sa peau.

“Je m’en souviendrai, Mulder,” répondit-elle en
continuant à jouer avec les mèches brunes. “Essaye de
dormir un peu.“

Elle se sentit se détendre contre elle et entendit
quelques instants plus tard un léger ronflement, qui la
fit sourire de nouveau. Elle même se sentait fatiguée.
Les trois jours précédents avaient été difficiles pour
tous les deux. Ils avaient été appelé à Chicago pour une
enquête sur des meurtres sataniques et avaient mis
sous pression par les autorités locales.
La presse s’en était mêlée, rendant l’affaire plus
complexe encore et pour finir Mulder avait commencé
à se sentir mal la veille. Et pour finir la ville était
couverte de neige.

Plus que jamais tête de mule, il avait attendu de ne
plus pouvoir tenir debout avant de lui faire part de ses
symptômes. A vingt heures, ne tenant plus de le voir
grimacer et gémir de douleurs, elle avait fini par le
convaincre de se présenter aux urgences
de l’hôpital, où malheureusement des cas plus graves
accaparaient les équipes débordées en cette veille de
Noël.

- pour une fois dieu merci, il n’est pas mourant... Elle
réfréna avec un frisson les souvenirs des moments
qu’elle avait passé à son chevet.

Elle observa avec un certain détachement les allées
et venues des infirmières, des médecins et des
secouristes tout en pressant contre elle le corps
endormi de Mulder, savourant le contact familier et
une sorte de bien être l’envahit peu à peu.

Elle sursauta quand on appela enfin le nom de son
ami et le réveilla doucement.

“Mulder ? “ Elle le secoua gentiment et l’aida à se
remettre en position assise, notant avec inquiétude
la pâleur de son visage et les perles de sueur sur son
front. “C’est enfin à toi. Viens par ici.” Elle l’aida à
se mettre debout et tous deux suivirent l’infirmière
qui les guida vers une salle d’examen.

“Monsieur Mulder, je vais vous demander d’enfiler
cette blouse afin que le médecin de garde puisse vous
examiner. Je reviens dans quelques minutes pour
prendre vos constantes vitales.”

Elle sortit de la pièce rapidement et Scully se
détourna timidement pendant que Mulder enfilait de
mauvaise grâce le vêtement naturellement trop court
pour lui. Mulder s’allongea sur le lit et aussitôt ses
yeux se fermèrent.

“Mulder il faut que tu restes éveillé. Je sais que tu
as mal et que tu es fatigué, mais ils vont te poser des
questions...”

“Scully... tu pourras y répondre aussi bien que moi...”

Mulder se plia en deux soudainement sous l’effet d’une
douleur plus violente encore que celle expérimentée
depuis que la crise avait commencé. Son visage se
tordit de souffrance et il se coucha sur le côté, les
yeux crispés.

“Merde... Ca fait mal...”

“Essaye de penser à quelque chose d’agréable. Qu’est
ce que tu souhaites pour Noël cette année ?”

“Un noël blanc et un verre de vin à partager avec toi,
du pop-corn, et le lapin poussiéreux qui traîne dans le
grenier de ma mère...”

“Tu délires, Mulder. Le lapin poussiéreux ?”

“Oui, c’est le premier jouet que mes parents m’ont
offert. J’avais deux ans...”

Compatissante, elle lui prit la main et caressa ses
doigts. Elle savait ce qu’il endurait. Elle même avait été
opérée à l’âge de vingt ans et elle se souvenait de
façon précise des douleurs dont elle avait souffert
pendant presque deux jours avant qu’on ne se décide
de l’opérer. Elle espérait que les choses
iraient vite et que Mulder soit soulagé rapidement. Il
se mit à gémir doucement et elle lui murmura des
paroles apaisantes.

L’infirmière revint quelques instants plus tard, et de
façon efficace remplit le dossier de son patient :
température, pression artérielle, échelle de douleur...
Les yeux de Mulder s’écarquillèrent lorsque elle
produisit une aiguille et une seringue.

“Non... Pas ça... J’ai déjà assez mal... Vous êtes
vraiment des sadiques dans les hôpitaux...”

“Une simple prise de sang, Monsieur Mulder. Nous
avons besoin de ça pour établir un diagnostic. Madame
Mulder va vous tenir la main, d’accord ?”

Carole sourit à Scully en levant les yeux au ciel et en
secouant la tête de façon amusée. - Ces hommes, tous
les mêmes... -

Scully prit effectivement la main de Mulder et
murmura à l’oreille de l’infirmière sa réelle identité.
Impressionnée par la dénomination “d’Agents du FBI”,
elle prit un soin tout particulier pour prélever un
échantillon sanguin afin de l’envoyer rapidement au
laboratoire.

“Nous aurons les résultats dans trente minutes
environ. Il me faudrait également un échantillon
d’urine. Je vous laisse le flacon. Les toilettes sont
juste à côté de la chambre à droite.”

Mulder soupira quand elle sortit de la salle d’examen.
Il grelottait maintenant et ses yeux avaient pris une
teinte vitreuse.

“Comment veut-elle que je sorte dans le couloir... Je
n’ai pratiquement rien sur moi !”

Scully l’aida à se relever et lui posa délicatement son
manteau sur les épaules.

“Tu te sens mieux comme ça ?”

Mulder lui répondit par un faible sourire. “Oui, ça
va mieux. Allez, on affronte le couloir.”

Quelques instants plus tard, ils étaient de retour dans
la chambre, où Mulder se rallongea en frissonnant.
Incapable de rester à plat, il plia ses longues jambes
pour soulager la douleur violente qui ne le quittait plus.
Scully lui posa un baiser léger sur la joue et repoussa
les mèches humides de son front.

Une dizaine de minutes se passa avant qu’un médecin
entre dans la salle d’examen. Le visage souriant, il
se présenta.

“Bonsoir, je suis le docteur Mark Greene, chef de
service des urgences. Comment vous sentez vous
Monsieur Mulder ?”

Mulder ouvrit les paupières et le regarda droit dans
les yeux, agacé.

“Mal. Ca m’a pris hier soir.”

Greene s’approcha du lit d’examen et repoussa la
blouse pour examiner son patient. D’un geste précis,
il appuya sur la fosse iliaque droite et Mulder se
mit à gémir. Le coeur de Scully se serra en voyant
son visage se contorsionner de douleur.

“Les résultats de vos examens sont revenus. Ils
montrent une infection, vos globules blancs sont
à 30 000. Vous avez d’autres symptômes ?”

“Oui... J’ai mal à la tête, j’ai envie de vomir et
je n’arrive pas à tenir debout.”

“Vous présentez tous les signes d’une appendicite,
mais je vais demander un avis chirurgical.” Greene
s’apprêtait à partir quand Mulder l’interpella.

“Vous ne me donnez rien pour me soulager ?”

“Désolé, mais ça risquerait de masquer les
symptômes. Vous allez devoir être patient
encore un peu.”

A peine la porte fermée, Mulder grommela et
Scully entendit le mot “enfoiré”. Elle réprima un rire
et se concentra sur son partenaire qui faisait un effort
surhumain pour ne pas montrer sa douleur. Son visage
était crispé de rides nouvelles, et ses paupières
avaient pris une teinte grise. Elle lui prit la main
doucement et essuya délicatement son front rendu
humide par la fièvre. Un gémissement s’échappait de
ses lèvres de tant à autre et une larme, une seule,
roula le long de sa tempe.

“Scully... Je t’en prie, fais quelque chose... Je n’en peux
plus, là...” Il essayait de trouver des positions
confortables sans vraiment y parvenir et à chaque
changement, son corps protestait en lui envoyant des
vagues de douleur.

N’y tenant plus, Scully se penchant vers lui et lui
murmura doucement à l’oreille. “Mulder, je te laisse
quelques instants. Je vais voir si je peux faire
accélérer les choses. Je vais essayer de trouver le
chirurgien, d’accord ? Je reviens dans quelques
minutes et je te jure que je vais employer la force si il
le faut. Reste tranquille, essaye de dormir un peu.”

Elle lui déposa un baiser tendre sur la joue qu’il
accepta avec un sourire et sortit de la chambre.

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Mulder se réveilla avec une douleur si forte dans le bas
du ventre qu’il ne put réfréner le cri de douleur qui
s’échappa de sa gorge. Il était trempé de sueur et eut
tout juste le temps d’attraper le bassinet qui était
posé sur la table à côté du lit avant de vomir
bruyamment dedans. L’effort pour se relever exacerba
sa souffrance et il se laissa retomber lourdement sur
le lit humide. Il respirait rapidement, un peu effrayé
de se sentir aussi mal. Il lui semblait que Scully était
sortie de la chambre depuis une éternité.

Les bruits du service lui parvenaient comme à travers
un coton, tant ses oreilles bourdonnaient. Ses yeux le
brûlaient et quand il toucha son front, il sentit la
chaleur qui s’en dégageait avant même d’y poser sa
main.

Inquiet de ne pas voir revenir Scully, il essaya de se
lever, mais la fièvre le rendait aussi faible qu’un
nouveau né et la douleur le consumait tout entier,
menaçant de lui faire perdre connaissance. Après
plusieurs tentatives, serrant les dents pour ne pas
crier, il réussit à se mettre debout. Une vague de
nausée le secoua et il eut encore recours au bassinet
pour vider le peu qui restait dans son estomac. Les
jambes tremblantes, le souffle court, plié en deux pour
essayer d’atténuer les coups de poignards qui
irradiaient de son bas ventre, il se dirigea avec peine
vers la porte de la chambre. Se tenant à deux mains à
la poignée pour ne pas tomber, il sortit dans le couloir,
et le spectacle qui s’offrit à ses yeux lui fit
instantanément oublier ses souffrances.

Deux hommes armés tenaient en joue l’ensemble du
personnel et des patients qui avaient été regroupé au
fond du couloir. Il distingua Scully au milieu du groupe
et elle le vit aussi, le visage paralysé par l’angoisse. Elle
lui fit discrètement le signe de ne rien tenter en
secouant la tête négativement. Il rentra dans la
chambre à pas feutrés et referma la porte derrière lui
avec d’infinies précautions. Les hommes ne l’avaient pas
vu. Il pouvait jouer sur l’effet de surprise et tenter de
les prendre à revers mais la fièvre et la douleur le
rendaient vulnérable. Il chercha frénétiquement un
moyen d’alerter les secours à l’extérieur, mais la
chambre ne possédait pas de téléphone. Avec des
gestes saccadés, il fouilla ses vêtements pour trouver
son mobile, et le désespoir l’envahit quand il vit que les
batteries étaient mortes.

Il prit sa décision. Il enfila à grand peine son pantalon
et son tee shirt et empoigna son revolver. Il respira
profondément et fit les quelques pas qui le séparait de
la porte. Il pouvait à peine marcher tant la douleur
était foudroyante, mais il se força à se concentrer sur
sa tâche.

Quand Scully le vit réapparaître dans le couloir, le
visage décomposé par le supplice qu’il endurait, elle sut
qu’il allait tenter quelque chose. Elle se tint prête, et
posa sa main sur la crosse de son propre revolver. Sans
un mot, il désigna d’un signe de tête l’assaillant qu’il
allait mettre en joue et Scully se focalisa sur l’autre
voyou. Les choses alors s’accélérèrent. La voix rauque
de Mulder retentit dans le couloir, les voyous se
retournèrent vers lui, interloqués et se mirent à tirer
presque instantanément en entendant le mot FBI.
Scully tira sur eux en évitant les zones vitales et les
deux agresseurs tombèrent à terre, hurlant de
douleur, aussitôt désarmés par les médecins qui
s’étaient jetés sur eux.

Scully se précipita sur Mulder, qui s’était laissé
tomber à terre. Elle vit avec effroi son tee shirt se
teinter de sang au niveau de son épaule gauche et
appela immédiatement à l’aide. Choquée, elle posa
délicatement sa tête sur ses cuisses et le rassura
d’une voix étranglée, tout en caressant ses cheveux
trempés de sueur.

“Tu aurais tout fait pour qu’un chirurgien t’examine au
plus vite, n’est-ce-pas, Mulder ?”

Il la regarda avec des yeux rendus presque opaques
par la douleur et le choc mais un petit sourire se
dessina sur ses lèvres.

“On fait une sacrée équipe tous les deux, non ?”

Ils furent aussitôt entourés d’une équipe médicale et
Scully les laissa s’affairer auprès de Mulder, qui avait
fini par sombrer dans l’inconscience. Scully les suivit
dans l’ascenseur, sans lâcher un instant sa main. Elle
expliqua aux médecins qui s’occupaient de lui la raison
première de leur venue aux urgences et une fois
arrivée à l’étage lâcha sa main à regret, avant de se
laisser tomber sur une chaise dans le couloir, éprouvée
par le stress qu’elle venait de vivre.

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Elle passa des deux heures suivantes à répondre aux
questions des inspecteurs qui étaient venus prendre sa
déposition après la fusillade. Agacée, les yeux rivés sur
la porte derrière laquelle avait disparu Mulder, elle
leur répondit d’une manière sèche et ils finirent par se
retirer en s’excusant et en souhaitant un bon
rétablissement au nouveau héros.

Les portes du bloc opératoire finirent par s’ouvrir et
Scully se précipita au devant du chirurgien, qui la
rassura immédiatement avec un sourire.

“La balle n’a pas causé de dommages importants. Les
poumons n’ont pas été touchés, ni l’articulation de
l’épaule proprement dite. Il aura sans doute besoin de
kinésithérapie pour retrouver une mobilité complète,
mais tout cela devrait s’arranger rapidement. Et son
appendice était effectivement très inflammée. Nous
avons procédé à son ablation par coelioscopie, ce qui va
minimiser les complications chirurgicales.”

Scully laissa échapper un soupir de soulagement.

“Je tiens au nom de toute l’équipe des urgences à vous
remercier pour ce que vous avez fait. Vous avez sans
doute évité un massacre. Ces types étaient vraiment
décidés à nous flinguer. Et vous les avez stoppé avec le
minimum de dégâts. Je peux vous assurer que votre
partenaire va être couvé des yeux par l’ensemble du
personnel. “ Le chirurgien lui offrit un large sourire
avant d’ajouter :”Le héros du jour va être conduit en
salle de réveil. Je suppose que vous ne seriez pas
contre le rejoindre ?”

Elle le suivit d’un pas léger, soulagée qu’une fois encore
Mulder ait échappé à la mort.

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Mulder se réveilla quelques heures plus tard et sentit
immédiatement que la douleur l’avait bienheureusement
quittée. Sans ouvrir les yeux, il sentit flotter autour
de lui une bonne odeur de chocolat chaud. Il força ses
paupières à fonctionner et fut récompensé par le
sourire que Scully lui réservait quand il se réveillait
dans un lit d’hôpital.

Elle laissa de côté le magazine télé qu’elle tenait à la
main et prit la sienne gentiment.

“Comment te sens-tu ?”

“Bien... Je me sens très bien...”

Elle se mit à rire. “Normal, tu es sous morphine,
Mulder. Ca te fait toujours cet effet là...”

“J’hallucine ou je sens l’odeur du chocolat ?”

“Non, tu es parfaitement lucide, Mulder. Mais c’est
Noël, souviens toi. J’ai bien le droit à une petite
gâterie.”

“Alors moi aussi... Je vais peut être avoir droit à de la
glace plutôt qu’à des glaçons cette fois.”

Elle secoua la tête en souriant. “Les glaces c’est pour
les amygdales, Mulder. Pas pour l’appendicite. Mais un
de tes souhaits de Noël a été réalisé au moins. Regarde
dehors.”

Elle se leva et tira le rideau de la fenêtre. Mulder se
releva en grimaçant et son regard se remplit de joie en
voyant la ville illuminée recouverte de neige.

“Un Noël blanc, Mulder. Et si tu es très sage, nous
fêterons ça dans quelques jours chez toi avec un verre
de vin et du pop-corn.”

Ils se sourirent alors que dans le couloir résonnait la
voix de Bing Crosby chantant Winter Wonderland.

FIN

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